L’Eté Marseillais a fait escale dans cet écrin de verdure à la belle acoustique, à l’invitation de Marseille Concerts et de la mairie du 1/7. Viva Verdi a offert au public marseillais, un florilège des plus grands « tubes » du maître italien, interprétés par quatre solistes talentueux accompagnés au piano par Ismaël Margain.
Celui-ci a introduit le concert avec une adaptation de la Marche triomphale de l’opéra Aïda. Puis Olivier Bellamy, directeur musical de Marseille Concerts a présenté les solistes ironisant sur la structure des opéras verdiens « un amour entre un ténor et une soprane, rendu impossible par un baryton jaloux et une mezzo perfide ».
Et en effet, le programme débute avec un duo d’exception Un dì, felice, eterea, tiré de La Traviata dans lequel Alfredo (Samy Camps ténor) déclare sa flamme à Violetta, (Chloé Chaume soprano). Il est suivi par l’air d’Azucena Stride la vampa, du Trouvère. La gitane se remémore la mort de sa mère, brûlée vive par le Comte et crie vengeance. On y découvre une Ambroisine Bré, remarquable de puissance et de théâtralité dans ce registre flamboyant. La soirée se déroule comme un voyage dans l’univers du Maestro. Bellamy nous y conte la passion de Verdi pour Shakespeare qui l’inspira pour Mac Beth, interprété avec fougue par Yohann Dubruque ou pour l’opéra Othello dans lequel Chloé Chaume interprète avec passion l’Ave Maria de Desdémone, qui annonce sa mort tragique.
Le gala est une succession de petits cadeaux : la Fantaisie impromptue de Chopin interprétée au piano par Ismaël, l’interprétation bouleversante de Chloé Chaume dans l’Addio del passato d’une Traviata qui se meurt ou celle d’un Samy Camps, irrésistible dans l’air La Dona e mobile, de Rigoletto. Il incarne à merveille un Duc de Mantoue arrogant et cynique envers les femmes. Et bien sûr, impossible de se quitter sans lever son verre avec un Libiamo, libiamo ne lieti calici endiablé repris en chœur par un public ivre… de musique.
Karine Fouchet Isambard, directrice de Marseille Concerts, très émue, s’est félicitée de cette collaboration en confiance avec la mairie de secteur et l’été marseillais , qui devrait en appeler d’autres. L’association, qui organise une trentaine de concerts par an dans des lieux emblématiques comme La Criée, Le Pharo ou le Conservatoire, n’avait jusqu’alors jamais proposé ce type de production, en plein air et entièrement gratuite. Alors, rendez-vous l’été prochain ? On entend déjà des grand Airs de Mozart résonner dans les branches des arbres du Théâtre Silvain… Pas vous ?
ANNE-MARIE THOMAZEAU
Le concert s’est déroulé le 19 juillet au théâtre Sylvain