Dans une ville presque vide, La Banque, elle, est noire de monde en ce mercredi de vacances. Un public nombreux et éclectique vient découvrir les plus de 71 œuvres prêtées par le Musée Andy Warhol de Medzilaborce (Slovaquie), son pays d’origine.
Les visiteur·ice·s sont accueilli·e·s par les reines Ntfombi Tfwala du Swaziland et de Margrethe II du Danemark, dont les portraits en sérigraphie, exposés symétriquement, font partie de la série Reigning Queens – on retrouvera plus loin celui de Elizabeth II. Des portraits bien sûr omniprésents dans l’exposition. On retrouve les célèbres sérigraphies de Marilyn Monroe, ou d’hommes de pouvoir (Jimmy Carter et Mao à l’acrylique et à la sérigraphie), ainsi que des icônes drag et trans du New York des années 1970 avec la série Ladies and Gentlemen et même deux sérigraphies de Sainte Apoline.
Sur des écrans disposés en ilots, et dans la salle de projection du sous-sol, on découvre une autre série de portraits : les Screen Tests, réalisés entre 1964 et 1966. Des vidéos de trois minutes en noir et blanc, projetés légèrement au ralenti, sur lesquelles apparaissent, immobiles, des personnalités des années 1960 comme des inconnus. Ils fixent l’objectif en silence, une femme pleure, une autre se brosse les dents, il y a parfois un échange de regards amoureux…

Warhol et la mort
Outre les tableaux célèbres, comme les fameuses Campbell’s Soup Cans, l’exposition permet de découvrir des œuvres plus confidentielles de l’artiste, et d’explorer les obsessions qui façonnent son art. Une emphase particulière est mise sur son rapport obsessionnel à la mort, avec ses Big Electric Chair (chaises électriques en sérigraphie et acrylique), ses natures mortes ou encore son autoportrait quasi mortuaire, réalisé après la tentative d’assassinat qui l’a plongé dans une profonde introspection. Fasciné par la représentation des célébrités, Warhol immortalise les visages et les tragédies, comme en témoigne sa série autour l’assassinat de Kennedy, peu connue et qui apparait pourtant centrale, tant elle cristallise ses différentes obsessions.
LILLI BERTON FOUCHET ET CHLOÉ MACAIRE
Andy Warhol
Jusqu’au 8 juin
La Banque, Hyères
La Silver Factory
L’exposition plonge le visiteur dans l’univers créatif de l’artiste, en recréant dans l’une des salles la scénographie de la Factory, son atelier et haut lieu de rencontre new-yorkais. Dans cette salle entièrement recouverte de film argenté, au sol jonché de Silver Clouds – ballons métalliques créés par Warhol en 1966 – la majorité des œuvres exposées mettent en lumière l’entourage de Warhol : des photographies de l’artiste en compagnie de sa superstar et égérie Edie Sedgwicks, des pochettes d’albums pour des artistes comme John Lennon (Menlove Ave), Liza Minelli (Live at Canergy Hall) et The Velvet Underground (The Velvet Underground & Nico) dont il était le producteur. Au sous-sol, dans la salle des coffres, sont exposés d’autres clichés de la vie et du travail dans la Factory, immortalisés par le photographe Billy Name.
C.M.
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