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60 ans d’« utopie réaliste »

Du 27 juin au 29 juillet, la Scène nationale perchée sur les hauteurs d’Ollioules fête ses 60 ans avec un Festival d’été éclectique, ponctué de grands rendez-vous danse et musique

Châteauvallon, c’est « une utopie réaliste » écrit Charles Berling, son directeur. Il reprend ici l’oxymore utilisé pour le colloque présidé par Edgard Morin en 1995, organisé pour les 30 ans du lieu, qui s’appelait encore à cette époque le Théâtre de la danse et de l’image. Celui qui a grandi en partie à Toulon raconte : « Alors que j’étais tout jeune, j’ai eu la chance, comme tant d’autres, de me construire en tant qu’artiste et citoyen dans ce lieu exceptionnel qui offrait au public de nombreuses créations, des rencontres et des évènements à la renommée internationale ».

Fort de ces souvenirs marquants, le directeur de la scène nationale a décidé, avec ses équipes,de travailler sur une 60e édition mettant au cœur de sa programmation la notion de temps et de transmission entre les générations. Au programme : flâneries poétiques, lectures, expositions, et grands spectacles de danse et de musique.

Répertoires danse

Le Ballet Preljocaj est présent à travers deux propositions, conjuguant répertoire, reprise et création : le 4 juillet, le G.U.I.D (Groupe Urbain d’Intervention Dansée) investit la pinède enreprenant plusieurs tableaux des pièces les plus connues du chorégraphe.

Puis du 24 au 26 juillet, c’est la reprise d’Helikopter, pièce créée en 2001 : six danseur·eusessur scène exposé·e·s aux rythmes « technorganiques » de la fameuse pièce de Stockhausen écrite pour le Quatuar Arditti, jouant depuis des hélicoptères. Un moment dense, « orageux »,suivi d’un autre plus doux, lumineux, Licht, création 2025 d’Angelin Preljocaj sur une musique de Laurent Garnier. Un DJ qui, pour le chorégraphe, est une sorte de petit-fils putatif de Stockhausen, considéré comme le grand-père de l’électro.

Répertoire et transmission également avec (La)Horde – Ballet national de Marseille qui vient danser Roommates, une façon de « célébrer les écritures plurielles de chorégraphes qui ont formé [leur] regard ». Des extraits de chorégraphies de Claude Brumachon et Benjamin Lamarche, Cecilia Bengolea et François Chaignaud, et Lucinda Childs sont complétés par des pièces du collectif, dansé par 11 interprètEs (10 et 11 juillet).

Quant à Kader Attou, il est aux manettes de La Nuit du hip-hop (18 juillet) avec sa compagnie Accrorap : popping, break, beat-box et graffiti, suivi d’un voyage chorégraphique à travers des extraits de spectacles emblématiques, racontant « comment Châteauvallon a accompagné le hip-hop et inversement ».

Public sur scène

Le 4 juillet, après les interventions du G.U.I.D dans la pinède, Caillou Michael Varlet et Nacim Battou invitent le public à prendre place sur la scène de l’amphithéâtre, contempler les 1 167 pierres qui le composent, et traverser, dans L’Espace vide, sous la forme d’une fresque vivante en mapping vidéo, 60 ans de culture et de créations, de Patti Smith à Dizzy Gillespie, de Carolyn Carlson à Maurice Béjart.

Un public également invité sur scène pour la clôture du festival, le 29 juillet, par Jann Gallois : une Block Party sous forme d’atelier de danse géant, à vivre en famille, pour apprendre des pas et, ensuite, danser ! 

Musique au grand air

L’ouverture du festival se fait en opéra avec Norma de Bellini (26 au 28 juin), dirigé par Andréa Sanguinetti avec l’Orchestre et le Chœur de l’Opéra de Toulon et le Chœur de l’Opéra de Nice. Trois représentations en plein air, avec des décors pensés et adaptés à la scène de l’amphithéâtre. 

Autre temps fort musical, avec la troupe de la Comédie-Française (1er juillet) pour Les Serge (Gainsbourg point barre), un spectacle en forme de portrait collectif de Serge Gainsbourg, une sorte de concert stand-up, composé d’extraits d’interviews, de textes et de reprises de chansons personnalisées par chacun des artistes présents : Stéphane VarupenneBenjamin LavernheSébastien PouderouxNoam MorgenszternYoann Gasiorowski, et Marie Oppert

Le compositeur Loïc Guénin est présent lui avec deux propositions déambulatoires : A Web, A Limb, A Wire (6 juillet à 5 h du matin) un rendez-vous aux aurores et une création sonorepour accueillir le lever du soleil en écoute immersive.

Et Walden-Châteauvallon (15 juillet) différentes compositions créées in-situ à partir des notes, dessins, enregistrements pris par le compositeur lors de ses arpentages du site de nuit et de jour, pendant plusieurs mois. Mêlant musique, mots et sons, en lien avec l’histoire du site et son environnement, des compositions interprétées par des musicien·ne·s, ou bien émises à travers des installations, dans différents endroits à découvrir.

MARC VOIRY

Festival d’été 
Du 26 juin au 29 juillet
Châteauvallon, Scène nationale d’Ollioules

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