mercredi 2 octobre 2024
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FESTIVAL D’AVIGNON : Envoûtantes Inventions

Le collectif catalan Mal Pelo proposait un voyage en compagnie de Jean-Sébastien Bach mêlant danse et musique, face aux voûtes.

C’est une parenthèse douce, une heure lente qui s’ouvre dans la cour du lycée Saint-Joseph. Un quatuor à cordes s’accorde avec quatre chanteurs baroques, et huit danseurs exécutent leur partition captivante, entre les arches de la Cour Saint Joseph. Ainsi Pep Ramis et Maria Munoz poursuivent leur « Projet Bach », avec ce troisième volet consacré aux Inventions à trois voix, accompagnées d’improvisations, et de textes d’Erri de Luca, Nick Cave et John Berger. 

Car les interprètes parlent aussi, déclament des textes, comme plongés dans une perpétuelle recherche. Celui d’un endroit pour s’installer ? Ou sur la trace de mystérieux chevaux de lumière ? Peut-être simplement à la recherche de la valeur retrouvée des choses ? La narration est abstraite, faite d’éléments contraires et de tableaux qui se succèdent, mais le public se laisse porter…

Traversée céleste

Les pureté des voix lyriques se fond avec les envolées des cordes frottées et la chorégraphie. Musique et danse s’imbriquent et offrent comme une traversée céleste, où la danse contemporaine se serait débarrassée des carcans physiques du classique, retrouvant le naturel baroque, les techniques contemporaines libérées, un rapport égalitaire entre les corps d’hommes et de femmes. 

Les solos de danse légers, naturels, et laissent place à des duos nettement plus physiques et rythmés, comme si la rencontre des corps les sortait de leur état paisible. Les moments d’emballement collectif succèdent à des séquences de marche. Tantôt délicats, tantôt brutaux, les corps se cherchent. 

Les danseurs et les musiciens vêtus de noir, et d’un peu de couleur bois, contrastent avec le décor blanc épuré mais se répondent, comme la musique baroque et la danse contemporaine, comme les moments d’apaisement, de tranquillité qui ne durent qu’un temps, et sont suivis de montées en tension. Jusqu’à l’explosion finale, sonore et chorégraphique, où les notes filent sur les cordes dans un mouvement perpétuel, en rythme avec la danse.

RAFAEL BENABDELMOUMENE

Inventions était à voir jusqu’au 25 juillet dans la cour du lycée Saint-Joseph
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