Pour son dixième anniversaire, tout au long de l’année, le Mucem propose des rendez-vous de célébration. Le week-end de la mi-octobre, dans le cadre des Journées nationales de l’architecture, est consacré au patrimoine bâti, dans une ville, Marseille, occupée depuis plus de 2 600 ans. Son sol est un mille-feuilles archéologique, sur lequel s’empilent et se succèdent, décennie après décennie, de nouvelles strates. Un musée dans la ville, manifestation pilotée par Océane Ragoucy, architecte, curatrice et enseignante, déploiera deux jours durant tout un programme en entrée libre, avec une grande variété de propositions, de la plus pointue à la plus ludique.
Conférences et tables rondes
Bien-sûr, le concepteur du Mucem, Rudy Ricciotti, est invité à parler de son grand œuvre, la fameuse résille en béton foncé, à l’identité si forte qu’elle est parvenue à donner l’un de ses visages à Marseille, ville qui ne manque pourtant pas de frapper l’imaginaire par tant d’autres aspects (conférence suivie d’un débat, le 14 octobre à 17 h). Mais le lendemain à 10h30, il sera aussi passionnant d’entendre sa consoeur Corine Vezzoni s’exprimer sur l’occupation des sols. L’architecte du Centre de Conservation et de ressources du Mucem à la Belle de Mai défendra l’idée d’un renversement des pratiques : faire de la non-construction la règle, la construction l’exception, chiche ! Plusieurs tables rondes sur les questions brûlantes de notre temps sont par ailleurs prévues : comment prendre soin des bâtiments menacés par le chaos climatique ? Comment concilier patrimoine officiel et patrimoine populaire, le street-art par exemple ?
Visites, spectacles et ateliers
Penser n’est pas forcément une activité statique. Si l’on préfère découvrir avec les pieds, le dimanche à 10 h, on pourra opter pour une visite emmenée par l’inénarrable Nicolas Memain, urbaniste gonzo sur les traces d’un vrai-faux clip tourné par Jul au Mucem. Ou bien, à la même heure, suivre Roland Carta, l’autre concepteur du musée, dans les coulisses du bâtiment. Si l’on a plutôt envie d’apprendre avec les mains, particulièrement lorsqu’on est accompagné d’enfants, direction l’atelier de Bastien Ung, Le dessin, le musée, la mer et nous, avec pour objectif la réalisation d’une fresque collective grand format (durant les deux matinées du week-end).
Notez que la programmation sera aussi ponctuée de temps forts artistiques, telles que les chorégraphies verticales de la Cie Retouramont (le samedi après-midi, visibles depuis le Fort Saint-Jean), les cartes blanches proposées à l’écrivain Aurélien Bellanger (le même jour à 15 h), ou les photographes Nelly Monnier et Éric Tabuchi, autour de leur Atlas des Régions Naturelles (le dimanche à 18 h 30).
GAËLLE CLOAREC
Un musée dans la ville
14 et 15 octobre
Mucem, Marseille
04 84 35 13 13
mucem.org