« Toujours résistante » peut-on lire sur l’affiche annonçant le concert des 80 ans de La Marseillaise qui se tiendra le 3 mai au Dock des Suds. Le journal, créé par des résistants en décembre 1943, n’a depuis pas cessé de porter la voix des luttes, faisant sien la fameuse phrase de Bertolt Brecht : « celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu ». Après avoir frôlé la disparition en 2020 alors qu’elle avait 77 ans, La Marseillaise continue de se battre pour exister, et faire vivre le pluralisme. Et s’il est d’habitude question de journal de qualité, ce vendredi il s’agira de musique de qualité. Au programme du concert, du rap, du rock, du DJing et de la musique du monde. On retrouve aussi bien des pontes comme Faf Larage ou Quartiers Nord, que des étoiles montantes comme Lansky Namek ou Tony Drime. Pour ce qui est de la musique du monde, La Marseillaise a donné carte blanche à la chanteuse marseillaise Christina Rosmini pour la programmation de cette partie du concert.
« Donner à La Marseillaise un concert qui ressemble à ses valeurs »
La Méditerranée coule dans les veines de Christina Rosmini, dont les origines sont espagnoles et italiennes. Cette artiste pluridisciplinaire à mi-chemin entre tradition et modernité se définit comme l’une des « porte-parole[s] des valeurs de La Marseillaise », elle qui espère « avoir de justes indignations » et dont le travail et le parcours s’inscrivent dans un courant humaniste. Pour sa carte blanche, la chanteuse a concocté un plateau intitulé « Peuples de Marseille ». Près d’une vingtaine d’artistes issus d’Espagne, d’Italie, de Corse, d’Arménie, d’Afrique du Nord, d’Amérique du Sud et du Moyen-Orient se produiront. Les Comores seront aussi représentées par le Chœur Boras, une chorale de femmes d’origines comoriennes et habitantes de la cité phocéenne, et par l’auteur-compositeur Ahamada Smis. Le but derrière cette programmation est de mettre en avant les différents peuples qui constituent la ville cosmopolite de Marseille. Christina Rosmini, qui prépare un nouvel album et ambitionne de se produire à l’Olympia dans trois ans, ne jouera qu’une seule de ses compositions, mais se greffera spontanément aux chansons des autres artistes. Qu’il s’agisse de Ruben Paz, originaire de Cuba, ou bien de Luisa Briguglio et sa poésie contemporaine, toustes transmettent une musique à laquelle le lectorat du journal résistant peut s’identifier. Car il est là l’objectif principal de Christina Rosmini : « donner à La Marseillaise un concert qui ressemble à ses valeurs ».
RENAUD GUISSANI
Concert des 80 ans de La Marseillaise
3 mai
Dock des Suds, Marseille