Zébuline. Comment on se sent à quelques jours de la tournée ?
Moussu T. Comme à la veille de partir en colonie de vacances ! Et quand au bout de 40 ans de carrière on fait une tournée de 25 dates, c’est vraiment pas mal… Ca veut dire qu’il y a encore des gens qui nous attendent.
Comment on explique ce succès qui dure ?
On n’a jamais écouté les sirènes qui nous disaient de suivre la mode. On a choisi l’indépendance et de ne pas écouter les conseils en marketing, ou de je-ne-sais quel spécialiste. On est aussi groupe de proximité, proche des gens, qui crée du lien entre les générations. C’est ce que l’on a toujours vu dans nos concerts : il y a des jeunes de 15 ans, d’autres sont là depuis 1984.
1984 est la date de votre premier concert, un 20 mai, pouvez-vous nous le raconter ?
Il y avait une fête au cours Julien – des antiquaires je crois – et comme un de nos quartiers généraux était le restaurant des 200 lunes tenu par le regretté Dr Fanafood [une figure du reggae à Marseille, décédé le 2 juin 2023, ndlr], on avait tiré l’électricité et on s’était installés. Il y avait du monde et c’était bon enfant. Mais au bout de 20 minutes la police est intervenue parce qu’on faisait trop de bruit, et les gens qui étaient présents se sont cotisés pour payer l’amende… Un beau baptême !
Des souvenirs particuliers de ces 40 ans de carrière ?
J’en ai un tas, et je suis incapable de les classer. Mais je pense au moment où l’on a acheté ce camion, un Renaud Trafic que l’on appelait le « Ragga Mobile ». Il n’était pas du tout équipé pour transporter des gens… mais des chevaux ! On avait dû inventer des sièges en l’aménageant, et à chaque fois qu’on intervenait dessus, il en sortait de la paille ! Avec lui, on est partis sur la route pour la première fois, jouer du côté de Toulouse. On y était entassés et ça nous faisait penser à cette vie de tournée, rock’n’roll, qui nous faisait rêver.
Vous jouez le 19 juillet au Vieux-Port de Marseille, c’est un moment important pour vous ?
On est très contents de faire ce concert au Vieux-Port, mais on ne le prend pas comme quelque chose d’« immense ». On essaie de rester avec notre ADN de « groupe de proximité ». Et c’est toujours un challenge particulier de jouer à Marseille. Il y aura la famille, les amis… c’est un peu comme des sportifs qui jouent à domicile. Il faut qu’on essaie dans les jours qui précèdent d’échapper à tous les questionnements… d’ailleurs souvent, on coupe les téléphones.
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR NICOLAS SANTUCCI
À venir
Le disque anniversaire des 40 ans :
Anniversari, Manivette Records
Sortie le 14 juin
Pré-sortie le 13 juin chez le disquaire Galette Records (Marseille)
Quelques dates dans la région :
22 juin – La Fête Effrontée – Lézan (30)
29 juin – Festival Couleurs Urbaines – La Seyne-sur-Mer (83)
13 juillet – Trad’In Festival – Embrun (05)
19 juillet – Vieux Port – Marseille (13)
21 juillet – Les Escales du Cargo – Arles (13)
26 juillet – Théâtre de la Mer – Sète (34)