Le public est installé sur des chaises ou des tapis formant un cercle. Au centre, un autre cercle de terre tamisée et ratissée. L’artiste s’y installe, entière et discrète, par petits mouvements imperceptibles, s’offrant au public qui rentre peu à peu en contact avec elle. C’est un moment de partage que l’on s’apprête à vivre, même si certains peuvent être déconcertés par cette danse très lente. Le geste est ample et délicat, jusqu’au bout des doigts qui montrent le ciel, jusqu’aux talons qui s’enfoncent, aux orteils qui se crispent. Le regard est intérieur mais présent avec bienveillance. L’extérieur est intégré et absorbé. Les tours de l’église des Réformés lancent leurs lances blanches vers le ciel à travers la dentelle métallique du kiosque. On oublie les bruits de la circulation tout autour… Avec cette Bulle(s) chorégraphique(s) de Julie Alamelle de la Cie Mouvimento, le temps est suspendu.
Une dimension spirituelle
De ce jeu entre l’équilibre et la grâce naît une sensation de calme et de sérénité. C’est une statue vivante que nous avons devant les yeux, une prêtresse qui relie la terre au ciel, qui communique avec le vivant et tente une communion avec l’univers. Le geste se fait de plus en plus ample, allant jusqu’au sol, se frottant à la terre, se relevant dans une parfaite maîtrise de l’équilibre. L’univers sonore installé par Laurent Pernice ajoute une dimension cosmique avec les enregistrements de sons du magma. Ce spectacle intimiste de Julie Alamelle nous fait accéder à une dimension universelle.
CHRIS BOURGUE
Bulle(s) chorégraphique(s) a été joué au kiosque à musique le 13 juin dans le cadre du festival d’été Avant le soir.
À venir :
2 juillet au Jardin Benedetti (13007)
11 juillet au square Labadié (13001)
Gratuits