Terminé le Pointu Festival, les amateurs de rock indé de la région n’ont plus beaucoup de rendez-vous estivaux à se mettre sous la dent. Heureusement, certains font de la résistance. Le festival printanier The Echo a offert à Marseille une première édition réjouissante, et La Guinguette Sonore est encore là, fidèle à sa plage de la Romaniquette à Istres, et à ses valeurs. Car cette année, la fine équipe de bénévoles propose une édition musclée avec dix groupes venus du coin, de France et même d’Argentine, naviguant dans les eaux tourmentées de l’indie-rock, du post-punk, du garage et du krautrock.
Aux côtés de la désormais traditionnelle assiette de poulpe qui est proposée chaque année au public, la première soirée invite Brother Junior, que l’on avait découvert avec la Chance du Débutant, son premier EP, pour représenter la scène locale. Le même soir, on a hâte de découvrir le quatuor féminin venu d’Argentine, Fin Del Mundo. Chants en espagnol, guitares et mélodies douce-heureuses, c’est de la dream-pop dopée à ce garage lo-fi qui avait envahi la scène mondiale dans les années 2010. Autre temps fort de la soirée, la venue de Meule, une des dernières belles sensations de la scène rock française. Très original dans le son comme dans le dispositif scénique – deux batteurs jouent (quasiment) sur la même batterie – ils produisent une musique invariablement rock, tout en intégrant des accents électro : hypnotique et transcendant. Avant d’aller se reposer, on n’oubliera pas d’écouter les non moins intéressants Purrs (post-rock, Angoulême), et Wheobe (rock-fusion, Lyon).
Guitar Hero
Deuxième service le samedi 31 août. Et ça promet d’être encore grandiose. D’abord parce qu’il y a deux des groupes marseillais les plus intéressants du moment. À savoir les désormais bien connus Technopolice – on les a vus à La Plaine du rock récemment. Et Catchy Peril, des nouveaux venus qui ont semble-t-il envie de redonner à la musique punk toute la folie scénique qu’elle mérite. Le tout agrémenté de sonorités glam et psychédéliques, et augmenté d’un synthé puissant – un choix artistique (trop) rare pour un groupe de la région. On attend aussi avec impatience Stuck in the Sound, le groupe de Montreuil qui a explosé avec son titre Let’s Go, qui lui a assuré une grande notoriété des deux côtés de la Manche, et de l’Atlantique. Un petit plaisir aussi pour Sébastien Dreyer, le directeur du festival, qui confesse dans son édito avoir joué avec un des morceaux du groupe sur… le jeu vidéo Guitar Hero.
À côté de cette excellente programmation, La Guinguette Sonore reconduit le très intéressant dispositif Eclipse de Lune, une exposition interactive qui interroge la place des femmes dans les musiques actuelles. Une démarche salutaire, quand on y découvre, chiffres à l’appui, la trop grande inégalité qui persiste dans ce milieu.
NICOLAS SANTUCCI
La Guinguette Sonore
30 et 31 août
Plage de la Romaniquette, Istres