mercredi 2 octobre 2024
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Polyphonies au palais Carli

Après un premier semestre enchanteur, le festival De Vives Voix amorce le second temps fort de son année anniversaire

C’est dans la cour du Conservatoire de Marseille, au sein du palais Carli que De Vives Voix donne rendez-vous aux amoureux de polyphonies pour le second round d’une année exceptionnelle : celle des vingt ans du festival, une génération. Odile Lecour et Maxime Wagner, artisans de cette épopée ont pour l’occasion donné rendez-vous à tous ceux qui ont marqué l’histoire de ce festival porté dès l’origine par la Maison du Chant. Dans ce voyage dans le temps, rétrospective des chemins empruntés et des rencontres artistiques multiples, il est bien sûr question de métissage et de partage. Marseille est une ville par laquelle on passe, où on s’arrête. Les musiciens qu’on y rencontre viennent des quatre points cardinaux, arrivés il y a plusieurs siècles, quelques années ou juste hier, avec toujours en bagage leurs instruments, leurs musiques, leurs chants, leurs mélodies qui souvent parlent d’exil et racontent les terres, les traditions et les amours perdus. C’est pourquoi la voix est au cœur du festival. Quant à la Maison du Chant, elle est devenue tout naturellement le lieu où on se découvre, se retrouve, où l’on partage comme dans une auberge, autour d’un verre et d’un repas, après un long voyage.

Esprit de résistance

Au programme de cette rentrée, trois concerts : La Mossa le 6 septembre. Cet ensemble de quatre chanteuses – Emmanuelle Ader, Sara Giommetti, Aude Marchand et Lilia Ruocco –entraîne le public dans un mouvement perpétuel fiévreux de chant et de percussions, comme une forme de transe. Elles s’inspirent des répertoires issus de traditions séculaires de l’Italie méridionale, de la Réunion, de l’Espagne poétique de Garcia Lorca et d’Occitanie. Elles brassent les langues, les cultures, les récits, réveillant chez l’auditeur ce qu’il y a de plus archaïque et de plus universel à l’humanité. Le 7 septembre, le Palais est offert à Lo Barrut, trois chanteuses et trois chanteurs nourris très tôt au répertoire populaire occitan et qui proposent des compositions originales autour de chants révolutionnaires. Enfin, le 8 septembre, Les Dames de la Joliette, fortes, puissantes, s’interpellent à coup de pandeiro (instrument de percussion brésilien), de bongos (tambours cubains) et expriment leur combativité dans des compositions originales et des chants récoltés et revisités : On y parle en occitan, en français, en grec, en italien, en sicilien et en espagnol, de femmes au travail, de chansons de guerre, de poèmes d’amour dans lesquels les hommes en prennent pour leur grade. Les Dames de La Joliette, poétesses et conteuses se veulent héritières de l’esprit de résistance de toutes ces femmes qui luttèrent à travers les siècles, à l’image de leurs illustres ainées du Bastion des Dames de Marseille qui défendirent courageusement la ville lors de l’invasion par le connétable de Bourbon à la tête de l’armée de Charles Quint. 

ANNE-MARIE THOMAZEAU

De Vives Voix
Du 6 au 8 septembre
Conservatoire de Marseille
festivaldevivesvoix.fr

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