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AccueilCritiquesRavir ou rapter, l’art du faux vrai

Ravir ou rapter, l’art du faux vrai

À l’affiche du Théâtre des 13 vents à Montpellier RAPT, pièce de théâtre en forme de thriller documentaire captivant, magistralement mis en scène par Chloé Dabert. Zebuline l’a vu le 16 octobre dernier au Théâtre des Salins de Martigues

La feuille de salle semble classique, mais dès l’entrée, un message intrigant éveille les spectateur.ices. Ce texte projeté révèle que la pièce Rapt, écrite par une certaine Lucie Boisdamour et mise en scène par Chloé Dabert, diffère de celle annoncée. Son véritable titre est Ravissement et son auteure, Lucy Kirkwood, une dramaturge britannique contemporaine. L’intrigue repose sur l’affaire des Quilter, un couple dont la mort demeure mystérieuse et censurée au Royaume Uni. Lucy Kirkwood, sollicitée par une association, a créé une pièce produite secrètement en 2022 avant d’être interdite. Elle a demandé à Chloé Dabert de la monter en France sous un pseudonyme.

Zone grise

Avant d’entrer dans le récit, on se trouve donc dans une zone grise, entre vérité et fiction. Noah et Celeste se rencontrent en 2011 lors d’un blind date. Leur relation, devient rapidement étrange : ils sont surveillés par un voisin, probablement à cause des vidéos complotistes postées par Noah. Sa paranoïa croissante affecte leur quotidien, les poussant à l’isolement.  On nous précise que la reconstitution est interprétée par des comédien.n.e.s,  mise en abyme renforcée par la narration d’une comédienne figurant Lucy Kirkwood à la manière  d’un vrai faux documentaire “true crime”. Les références méta à un quotidien étouffant, renforcé par le confinement, truffé de caméras de surveillance et rythmé par les live YouTube, abondent.

Poupées russes

On est pris dans un thriller digne des meilleures séries, tout en réfléchissant aux racines du complotisme, qui trouve souvent son origine dans des doutes légitimes quant à la survie de 99 % de l’humanité face à la sécession des 1% restants. La mise en scène multiplie les boîtes et les écrans comme autant de poupées russes qui soulignent la complexité de l’intrigue. La mise en abyme donne le vertige, jusqu’au dénouement qui fait rendre gorge à des prémices d’applaudissements, laissant le public face au vide abyssal des écrans noirs où seuls clignotent à l’infini, les messages des internautes.

Isabelle Rainaldi

RAPT
Du 27 au 29 novembre
Théatre des 13 vents, Centre Dramatique National de Montpellier
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