Des paroles aux actes. Le 10 décembre dernier, Renaud Muselier cosignait une tribune avec Franck Leroy (président de la Région Grand Est) dans le journal L’Opinion, dans laquelle il annonçait que malgré la censure, le prochain budget de la région serait « en phase avec le projet de loi de finances » du gouvernement déchu. Pas de surprise donc pour le vote du budget ce 13 décembre, qui affiche une économie de 80 millions, et devrait grever la ligne culture de 5 à 10%.
« Qui n’avance pas recule »
Pour sa vice-présidente en charge de la culture, Sophie Joissains, cette baisse de budget s’explique avant tout par la situation budgétaire nationale, mais elle s’inquiète : « J’espère encore que la baisse prévue, et qui n’a pas encore été reprise par le projet du gouvernement, nous permettra de garder les ratios déjà mis en place. Le maître mot est aujourd’hui la prudence. On tente de préserver l’existant : les acteurs culturels en situation de fragilité, la protection du patrimoine, et tout particulièrement du patrimoine rural. De préserver avant tout l’emploi, l’action dans les territoires. Je suis inquiète car je reste persuadée de cet adage : qui n’avance pas recule. »Tout en se désolant de « renoncement à des projets d’ampleur, dont celui de la Cité régionale et méditerranéenne du cinéma », elle se rassure quant au fait que les projets d’antenne de la Cinémathèque et de Ciné Fabrique soient maintenus : « il est louable de vouloir avant tout protéger les petites structures ; mais les gros opérateurs connaissent également des difficultés ! »
Celle qui est également depuis trois ans la maire d’Aix-en-Provence craint par ailleurs un « effet-ciseaux » sur d’autres projets en construction : « je me suis engagée à ne pas toucher aux impôts et au soutien associatif, tant que la situation me le permettra. Mais la plupart des associations soutenues par Aix-en-Provence répondent à des critères multi-partenariaux : si la Région et le Département baissent leur budget, je ne pourrai pas combler le manque. » Et si sa municipalité compense cette année son budget avec le Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée, la maire s’inquiète pour ses collègues moins bien lotis. « Plusieurs maires des Bouches-du-Rhône affirment ne pas être en mesure de boucler leur budget. La crainte de la récession est réelle. »
SUZANNE CANESSA
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