Marseille, ville port, ville antique, est historiquement liée aux migrations humaines. Pour rendre hommage aux personnes exilées de manière transitoire ou définitive à travers les années, la ville de Marseille programme dans ses bibliothèques quatre mois d’expositions, de projections, de rencontre, de lectures et d’ateliers.
La bibliothèque des Cinq-Avenues et la médiathèque Salim Hatubou accueillent deux expositions en partenariat avec l’association SOS Méditerranée. La première, Sauver, protéger, témoigner donne à voir des photos réalisées lors d’un reportage réalisé lors de missions de l’Ocean Viking (jusqu’au 25 février, Bibliothèque des Cinq-Avenues). La seconde, Éclaireuses d’humanité, s’intéresse également aux opérations de sauvetage mais se concentre pour sa part sur l’expérience féminine, du point de vue des sauveteuses et des secourues (jusqu’au 27 février, Médiathèque Salim Hatubou).
La programmation rend également hommage à la population immigrée installée à Marseille, avec notamment l’exposition Ne M’oublie pas, Belsunce, Marseille, qui donne à voir les photos d’identité et les portraits d’habitants qui composent le fonds photographique du Studio Rex, conservé par le collectionneur Jean-Marie Donnat (jusqu’au 1er mars à L’Alcazar, [voir article ici]). Mais aussi deux expositions d’Abed Abidat en collaboration avec sa maison d’édition Images Plurielles : Boulevard National, au delà des clichés, conçue avec la sociologue britannique Claire Bullen et qui rend compte des la vie des habitants de la grande artère marseillaise ainsi que de ses évolutions urbaines (jusqu’au 30 avril, Bibliothèque du Merlan) et Chibanis-Chibanias : portraits d’une génération sans histoires ? qui rend hommage aux personnes arrivées du Maghreb entre 1940 et 1970 (jusqu’au 3 mars, Alcazar).
Exil et créativité
Le 10 janvier, l’Alcazar accueille une projection de Varian Fry, visas pour la liberté, un documentaire de Mathieu Verdeil qui s’intéresse au parcours de Varian Fry, Juste parmi les Nations installé à Marseille qui permit de sauver plus de 2000 personnes entre 1940 et 1941. Parmi elles, de nombreux artistes comme André Breton. Le film sera suivi du court-métrage Walter Benjamin à Marseille d’Alain Paire, et d’une conférence donnée par Alain Paire, et Anne Roche, chercheuse spécialiste de Benjamin, qui se propose de réfléchir à la manière dont l’exil nourrit la créativité, et de se pencher sur plusieurs figures importantes de personnes exilées à Marseille.
Dans la bibliothèque de Belsunce aura aussi lieu le 18 janvier une projection de Ma valise est mon pays. Hommage à Mahmoud Darwich, une lecture-concert des poèmes de l’écrivain palestinien.
Pour ce qui est des œuvres de fictions, le cinéma du Centre Urbain du Merlan accueil une avant-première de La mer et ses vagues de Liana & Renaud en présence des réalisateurs (9 janvier). Et la bibliothèques de Cinq-Avenues projettera deux courts-métrages d’Ali Zare Ghanatnowi, suivis d’une rencontre avec le cinéaste iranien.
CHLOÉ MACAIRE
Jusqu’au 30 avril
Bibliothèques de la ville de Marseille