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Oser dire non

Dans Julie se tait, le réalisateur belge Leonardo van Dijl filme l’emprise d’un entraineur sur une jeune championne de tennis

Julie est une adolescente de quinze ans, excellente joueuse de tennis, future star de son club en Belgique. Dès les premiers plans de ce film signé Leonardo van Dijl, nous la découvrons en entrainement dans un gymnase, entrant et sortant du champ, au bruit de la raquette et de la balle, dans une lumière feutrée que la caméra de Nicolas Karakatsanis a su saisir. Concentrée et appliquée, Julie semble comme coupée du monde. Elle bénéficie de cours particuliers avec un coach,  Jérémy (Laurent Caron). Or Jérémy vient d’être suspendu : une jeune joueuse de 16 ans, Aline, s’est suicidée. Peut être a-t-il une responsabilité dans ce drame…

Emprise insidieuse

La directrice du club annonce solennellement que des entretiens individuels vont avoir lieu pour que la parole se libère. Julie qui a avec Jérémy une relation particulière est perdue. Elle est suspendue à son téléphone ; les appels de son entraineur sont fréquents ; elle ne doit pas écouter ce que lui propose son nouveau coach ; son père ne doit pas être présent sur le court quand elle passera ses épreuves de sélection…bref, il essaie de la couper des autres, pour garder son emprise. Julie est perdue : son visage, filmé en gros plan, est de plus en plus tendu, fermé. Elle refuse d’aller à son entretien, s’enferme dans un silence de plomb. Jérémy  n’apparait pas souvent à l’image mais sa présence de prédateur est constante, insidieuse, par sa voix, au téléphone, par ses messages. Une rencontre avec Julie, dans un café, confirme que des gestes ont eu lieu. Julie parviendra-t-elle à échapper à cette emprise ?

Julie est interprétée par la joueuse de tennis, Tessa van der Broeck, dont c’est le premier rôle : elle est excellente pour incarner cette jeune fille qui reste muette dans un monde qui la pousse à parler. « Telle Antigone, Julie ose dire non », commente le réalisateur de ce film pudique, nécessaire, tourné en 35mm « pour que le silence de Julie puisse prendre une qualité rare, intentionnelle, intemporelle. » Si Julie, forte et fragile à la fois, tait, ses émotions, ses sentiments, c’est la musique de Caroline Shaw qui donne magnifiquement du son au silence.

ANNIE GAVA

Julie se tait de Leonardo van Dijl
En salles le 29 janvier

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