Chacun·e y a sa place et accueille celle des autres. Du cartel à l’accrochage, iels se présentent, iels se répondent, iels cohabitent. À droite en entrant, Thilda Craquelin peint des traces de papiers peints sur le mur blanc, une chaise en plastique de jardin avec des fioritures en céramique façon maison de poupées qui poussent sur ses accoudoirs. Une visiteuse s’y assoit pour consulter la feuille de salle. Installée, elle accède à un point de vue sur les autres pièces depuis la chaise tournée vers le centre de la salle.
Au sol, Victoire Barbot a investi les interstices entre les dalles de bétons. Recouvertes de papier mixé, les lignes colorées quadrillent subtilement l’espace et font circuler le regard entre les œuvres. Luisa Ardila Camacho utilise la peinture comme un révélateur, les ombres de la forêt apparaissent sur un mur blanc, puis les branches et les lianes qui l’envahissent. Au recto, une peinture en trois dimensions. L’accrochage efficace fait circuler le regard des lianes verticales de la forêt aux coulures jaunes roses bleues de la peinture de Gwendal Coulon, de l’autre coté de la salle. En face, le triptyque en graine de chia d’Olivier Nattes à la maitrise impressionnante soulève la question du matériau utilisé. Le film étrange et poétique de Gilles Desplanques met en scène un scientifique délicatement affairé à prendre soin de pierres pleines d’algues de bord de mer.
Premiers feux, tant sincèrement, partage sa chaleur. S’il est question de cohabitation, elle concerne la place à prendre, mais surtout à donner, dans la salle d’exposition comme dans le monde de l’art contemporain. L’exposition des résident·es de la Friche porte ici et là une attention douce et engagée à chacun·e de ses participant·es. Les œuvres des plasticiennes en particulier, font à la fois preuve d’une grande qualité plastique et d’une véritable attention au collectif.
NEMO TURBANT
Premiers feux
Jusqu’au 27 avril
Salle des Machines, Friche la Belle de Mai, Marseille
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