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Les voix des cultures créoles 

À Marseille, la première édition du festival Iliennes a mis en avant les femmes artistes insulaires et afro-descendantes. Retour sur deux belles soirées

À l’occasion du festival Iliennes, le Vidéodrome 2 a proposé plusieurs séries de projections de courts-métrages, c’était encore le cas ce vendredi 4 avril. Le cinéma du cours Julien accueillait Sirènes de la réalisatrice martiniquaise Sarah Malléon et Ici s’achève le monde connu de la Guadeloupéenne Anne-Sophie Nanki, en présence de cette dernière. 

Le premier, rythmé par une superbe bande-son, se déroule au Prêcheur, dans le nord de la Martinique, commune fortement touchée par une crise économique, sociale et écologique. Il met en avant de manière extrêmement poétique le lien entre Daniel et sa petite fille, qui cherche à invoquer les sirènes en soufflant à longueur de journée dans un lambi, ce coquillage emblématique des Antilles utilisé comme moyen d’avertissement et, encore aujourd’hui, comme instrument de musique.

Son usage apparaît également dans Ici s’achève le monde connu, mais dans un contexte dramatique : celui de colons pourchassant une femme Kalinago et un esclave africain dans la mangrove guadeloupéenne, en 1645. Les performances des deux acteurs bushinenge(Guyanais descendants des communautés esclavagisées et ayant fui les plantations) sont remarquables et offrent une représentation saisissante des relations entre natifs et esclaves africains, ainsi que d’un temps où la mer n’était pas frontière mais plutôt lien entre les îles et les communautés de la Caraïbe. Suite au succès critique du film, qui a entre autre été sélectionné aux Césars, Anne-Sophie Nanki prépare actuellement une version longue de ce récit aux allures de mythe originel. 

De la musique aussi 

La Guadeloupe a de nouveau été à l’honneur dimanche 6 avril, par l’intermédiaire du KolektifKa, qui diffuse le gwoka à Marseille, cette pratique musicale guadeloupéenne dans laquelle les tambours (ka) répondent aux mouvements des danseurs et danseuses. Les musiciens ont été relayés par le maloya réunionnais de Kalou’Ya, le séga mauricien de Jaggdish ou encore le chant puissant de l’artiste comorienne Nawal. Avant que la soirée ne se poursuive dans un mélange vibrant des chants et des influences de ces artistes, formant le plus beau des lyannaj (lien, union) entre des cultures créoles parfois artificiellement mises dos-à-dos.

GABRIELLE BONNET

Le festival Iliennes s’est tenu du 29 mars au 13 avril. 

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