Cette année, Hip-Hop Society fait peau neuve : le festival annuel disparait au profit de plusieurs rendez-vous, toujours centrés autour de la culture hip-hop, répartis tout au long de l’année. Avec ce nouveau dispositif intitulé La Society, l’association marseillaise l’AMI souhaite « s’inscrire dans une permanence artistique » en cohérence avec ses missions d’accompagnement, tout en étant « complémentaire des autres projets qui existent sur le territoire ».
Le premier rendez-vous de cette nouvelle formule, qui se tient du 17 au 19 avril, est un format transitoire. Trois jours qui commencent au Makeda avec trois artistes marocain·e·s. À commencer par Mehdi Black Wind, figure installée dans la scène rap marocaine, puis la jeune Frizzy aux freestyles incisifs. En fin de soirée, ce sera au tour de la DJ et productrice Leïla Koumiya, connue pour sa participation au duo Taxi Kebab et ses sets émancipateurs qui intègrent les sonorités arabo-amazighes à la musique électronique des clubs.
À la Friche
Le Labobox de l’AMI à la Friche accueille une soirée dédiée au dispositif « Garages », un programme d’accompagnement artistique encadré par DJ Djel (Fonky Family) et dédié aux artistes émergente·e·s de la région (18 avril). La compositrice-autrice-interprète Tora Meichi ouvrira le bal avec sa musique à la croisée des influences hip-hop et neo-soul et ses textes introspectifs. Elle sera suivie du groupe de rappeurs M4.13. Et d’un DJ set de Djel.
Le samedi, après une journée d’activités et de restitutions d’ateliers jeunesse en accès libre, place à la danse. Le danseur Hazem Chebbi et le compositeur Jihed Khmiri présentent Tassaouef en sortie de résidence. Ce spectacle, qui est la première collaboration des deux artistes tunisiens, se veut être une exploration sensorielle et spirituelle de la tradition soufie. Puis au chorégraphe Kader Attou de présenter Prélude en version plateau avec sa Cie Accrorap [lire encadré].
Enfin, La Society réunie viendra clôturer l’événement. Un moment de partage durant lequel se succèderont quatre artistes émergent·e·s ou confirmé·e·s, accompagné·e·s sur la durée par l’AMI. On retrouvera notamment Jihed Khmiri, cette fois pour son projet solo Pan-J.
CHLOÉ MACAIRE
La Society
Première étape du 17 au 19 avril
Le Makeda et La Friche Belle de Mai, Marseille
Deux questions à Kader Attou sur son spectacle Prélude
Zébuline. Quel est l’histoire de cette création ?
Kader Attou. Pour marquer mon arrivée à Marseille, début 2022, je voulais créer une pièce avec des danseurs d’ici. J’avais la volonté de travailler autour d’un morceau de Romain Dubois qui est d’une puissance rare. Il part du néant, et au fur et à mesure le rythme nait et accélère crescendo, avec des mélopées qui s’ajoutent. À la fin du spectacle, les danseurs sont à bout de souffle, et le spectateur aussi. Il y a quelque chose qui se transmet à travers leur prouesse technique et leur émotion.
Prélude a d’abord été conçue en extérieur. Pourquoi avoir créé une version plateau ?
À l’origine, c’était une pièce de 33 minutes en extérieur, car j’avais à cœur de toucher tous les publics. Face à son succès, j’ai très vite pensé à une version pour plateau. On s'est remis au travail avec les neuf danseurs, en gardant tout de la version extérieure et en inventant un récit supplémentaire, dans lequel je me mets également en scène. La pièce dure à peu près 1h20. C’est un moment un peu suspendu, durant lequel on essaie de faire basculer le regard des spectateurs.
CHLOÉ MACAIRE
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