Le 6 juillet 2025, la République des Comores célébrera les 50 ans de son indépendance vis-à-vis de la France, acquise à l’issue d’un référendum le 22 décembre 1974 où la majorité de l’archipel s’est prononcée en sa faveur. Mais Mayotte, qui localement était majoritairement contre l’indépendance, est restée française contrairement aux trois autres îles, GrandeComore, Anjouan et Mohéli. Et contre l’avis de l’ONU qui refusait de séparer l’archipel, et condamne la France régulièrement, mais de moins en moins fermement au cours des années.
Ce demi-siècle d’existence, riche en espoirs et en crises, est marqué aux Comores par un programme de célébrations réparti sur six mois, comportant une quarantaine d’événements culturels, sportifs et intellectuels à travers l’archipel. Une occasion pour les Comoriens de revisiter les luttes pour leur souveraineté nationale, incarnée par la figure du premier président Ahmed Abdallah Abderamane, auteur de l’acte fondateur de l’indépendance et assassiné en 1989 à Moroni, par le mercenaire français Bob Denard qui l’avait une première fois renversé puis porté à nouveau au pouvoir.
Diasporas et promesses trahies
A Marseille, la question de Mayotte cristallise aujourd’hui encore les tensions, le contentieux territorial, qui n’a jamais été résolu, a établi une séparation symbolique entre les comoriens de Mayotte, français et électeurs, courtisés par l’extrême-droite, et les autres à qui le droit du sol est refusé à Mayotte. La célébration symbolique du cinquantenaire de l’indépendance se double d’un questionnement et d’un devoir de mémoire pour tous : la population originaire de l’archipel à Marseille compte environ de 80000 personnes, soit près de 10 % des marseillais. Deux fois plus qu’à Mohéli, d’où le surnom de « 5e île des Comores »
Dans cette dynamique, la diaspora comorienne à Marseille joue un rôle essentiel et participe aux commémorations, concerts, échanges culturels. Elle contribue à faire vivre la mémoire collective et à renforcer le travail de mémoire nécessaire dans les relations franco-comorienne.
À mi-chemin entre célébration festive et bilan critique, ce cinquantième anniversaire invite chacun à concilier hommage au passé et construction d’un avenir serein. En posant 50 ans après , la question : comment transformer l’indépendance en une promesse tenue ?
SAMIA CHABANI
le 6 juillet de 18h à minuit
Parc Bougainville, Marseille
Au programme
Groupe de danse de Félix Pyat
Guirri Mafia & Sikou
Papa Comoriens - Danse
ZAZA (live)
Riskii GANG - Danse
Saf & Thabiti
Says’z
DJ Ali Moradisc
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