samedi 12 juillet 2025
No menu items!
Plus d'infos cliquez ci-dessousspot_img
Plus d'infos cliquez ci-dessousspot_img
AccueilScènesSham3dan L’éloge de la lenteur

Sham3dan L’éloge de la lenteur

Une entrée calme, un pas souple sur une musique enveloppante. Des chandeliers sur la tête dont les cristaux scintillent sous la lumière du soir. Neuf danseurs aux regards hypnotiques. Tristesse, vide, colère, détermination ou encore désespoir se lisent entre les lignes – ou non-lignes – d’expressions. Nous sommes sur le toit du Mucem, pour la première représentation de la pièce Sham3dan de la compagnire Nasa4Nasa

Noura Seif Hassanein et Salma Abdel Salem s’inspirent directement du shamadan, une danse traditionnelle égyptienne qui se pratiquait lors des mariages comme danse nuptiale. Ici, les deux chorégraphes se réapproprient cette danse et lui insufflent un propos féministe. Si elle est à l’origine frénétique, elle devient dans Sham3dan une tranquille déambulation, aux mouvements lents et concentrés ; une expérience contemplative pour une reconquête du temps, de l’attention et du sens. 

Le pouvoir de se mouvoir

À peine perceptibles, les danseurs se meuvent dans l’espace, seuls leurs pieds ne sont pas statiques. D’abord en complète dissonance puis comme un souffle qui se retrouve, les mouvements deviennent réguliers. À l’unisson, tous tournent dans le même sens, à la même vitesse, parfaitement alignés. Sitôt l’harmonie revenue, elle disparaît à nouveau. La musique parfois pesante, parfois apaisante, rythme les gestes toujours plus lents. Comme une vague, les sons de tambour et les bruits métalliques vont et viennent pour habiller la musique hypnotisante composée par l’artiste Ismail Hosny. Une ambiance et une mélodie qui évoluent au rythme des mouvements.

Un pas lent qui laisse percevoir le poids des chandeliers sur la tête des danseurs, presque comme dans un jeu d’équilibre. Le chandelier plus qu’un simple ornement représente les idées, la réflexion et surtout celle des femmes. Les 40 minutes que dure la représentation semblent être la métaphore d’une société où les gens se rangent et dérangent, des groupes se forment et se déforment – peut-être selon leurs idées. Soudain, deux danseuses sortent de leurs torpeurs pour bouger leurs bras, immobiles jusqu’à présent. Au son d’un tambour frémissant, le corps vibre avant de se briser. 

SAMIA CHABANI ET MÉLYNE HOFFMANN–BRIENZA

Spectacle donné le 28 juin au Mucem, dans le cadre du Festival de Marseille.

Retrouvez nos articles Scènes ici

ARTICLES PROCHES
- Plus d'infos, cliquez ici -spot_img
- Plus d'infos, cliquez ici -spot_img

[FID] Don’t take it personnaly

Une femme en noir qui danse, un écran blanc, un écran noir, servent de prologue à un film en deux parties. . Une partition...

La marche de tous les possibles

Un certain Lilian accueille les bénévoles sur l’esplanade du J4 à Marseille, face à la mer et aux chants des gabians, deux convois à l’allure bien...