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En corps de la danse 

Over and Over (and over again) de la Candoco Dance Company et Dan Daw, était présenté à la Friche Belle de Mai les 21 et 22 juin. La danse y est métamorphosée par cinq danseurs atteints ou non de handicaps

Palette d’émotions et de danseurs, Over and Over (and over again) invite à plonger dans la danse et le mouvement. Se battre, aimer, désirer, se relaxer, faire une pause… autant d’états que traversent les danseurs dans l’heure de représentation. Initiée par la Candoco Dance Company, qui fait danser des personnes handicapées et non handicapées ensemble, le spectacle invite encore une fois à l’inclusivité : sur scène des danseurs en fauteuil, sourds, racisés, porteurs d’handicaps invisibles – tous liés par une même énergie. 

L’artiste australien Dan Daw a monté cette performance entre danse et théâtre. Les danseurs parlent en langue des signes et échangent des sourires dans une ambiance bienveillante. Bienveillance qui dépasse la scène puisque des espaces de repos sont proposés tout au long de la performance pour le public qui est invité à bouger, sortir, faire du bruit… La scénographie, très colorée, s’appuie sur des jeux d’ombres et de lumières, projetant les silhouettes des danseurs, en fauteuil, petits ou grands à travers un rideau translucide et brillant.

Temitope Ajose entame la chorégraphie en tentant d’enlever sa veste. Elle se débat et lutte sur une musique électronique rapide, selon l’audio description visible sur des panneaux en hauteur. Rejointe dans sa lutte par les autres danseurs, qui se battent contre pantalons, chemises ou entre eux, le début de chorégraphie est rapide et bouillonnant. 

Duels, groupe ou solo, la chorégraphie exhibe les différences des cinq interprètes : Annie Edwards, danseuse de petite taille, se confronte à James Olivo. Il se met à genoux pour la regarder dans les yeux et offrir un duo-duel inspiré des battles hip-hop. Le spectacle propose un tableau par émotions, avec des changements de musique pour chaque partie. La danseuse Maiya Leeke évolue sur scène en fauteuil roulant et haut à paillettes. Centrale en début de chorégraphie, elle laisse peu à peu la place à ses compagnons. 

James Olivo a le mot de la fin de cette performance, sous le signe de la solitude. Il propose un solo époustouflant de technique et de fluidité : son corps entier semble lui être étranger, il danse en lutte avec lui-même dans un tourbillon sans fin entre hip-hop, danse contemporaine et transe hypnotique des derviches tourneurs. 

LOLA FAORO

Spectacle donné les 21 et 22 juin à Friche la Belle de Mai, dans le cadre du Festival de Marseille

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