Le Festival de Marseille a su mettre en évidence des grands projets collaboratifs comme Mère(s) et ses 90 intervenants ou la Manifête et ses 400 enfants défilant dans le centre ville. Changement d’ambiance ce 22 juin à Klap – Maison pour la danse avec Kat Válastur. L’artiste, qui vit entre Berlin et Athènes, présentait Dive into you, un solo de danse qui ne trouvera de complicité que dans la musique, la scénographie, la lumière, et l’adhésion du public.
Elle est donc seule. Assise sur un siège qui repose lui-même sur un parquet ovoïde. Autour du parquet du gravier brun, et des tubes de néon qui ponctueront le spectacle d’épisodes stroboscopiques. L’ensemble est épuré, minéral, et comme un bon vin, c’est dans la longueur que la performance se laissera apprécier.
Kat Válastur se lance dans une danse frénétique, convulsive, spasmodique ; le regard dissimulé derrière sa frange. Et même si elle reste vissée sur sa chaise, la débauche d’énergie est tout sauf avare. Elle joue fort du pied, sur le parquet qui a été sonorisé par plusieurs micros, qui feront résonner les coups tantôt rythmiques tantôt arythmiques dans l’ensemble de la salle. Il y a la musique aussi, signée Aho Ssan, qui sied parfaitement à l’ambiance : nappes électroniques et mimiques bruitistes, on entend aussi la voix pré-enregistrée de Kat Valastur, mais également son essoufflement, puisqu’elle est équipée d’un micro discret à l’oreille.
La nature humaine est ainsi faite que l’on s’habitue à tout. Et la frustration générée par cette énergie immobile trouvera ensuite du réconfort. Pour le public, mais pour la danseuse aussi. Le mouvement se fait parfois plus lent, et la lumière proposera des superbes tableaux sur une performeuse qui jouera de poses profilées. À la fin, bien des choses changeront. La lumière, la danse. Puis le public se lèvera, mais la danseuse aussi ?
NICOLAS SANTUCCI
Le spectacle a été donné les 21 et 22 juin à Klap – Maison pour la danse, dans le cadre du Festival de Marseille.
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