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AccueilCinémaCINEMED : « l’endroit où il faut être »

CINEMED : « l’endroit où il faut être »

Le directeur du Festival de cinéma de Montpellier de Montpellier nous parle de la 47e édition

Le 47e  Cinemed  se tient du 17 au 25 octobre et vous Christophe Leparc, vous dirigez ce festival depuis 2016. Sa ligne artistique :  donner la parole aux artistes de toute la Méditerranée et montrer des films de qualité, engagés qui reflètent l’image du monde. C’est bien cela ?

 C’est cela mais je tiens à insister sur un point : on est un festival artistique et la notion d’auteur prime. Nous avons un pacte avec le public : présenter des films en adéquation avec notre ligne artistique ; la notion d’auteur est essentielle pour notre choix de films Les cinéastes que nous sélectionnés vivent dans des pays dont certains sont en souffrance, parfois en guerre et leur cinéma parle de ça bien évidemment. Mais on ne sélectionne pas un film pour sa thématique.

En ces moments pas très faciles pour les films d’auteurs, pensez vous que Cinemed aide à leur distribution en salles ?

C’est quelque chose dont nous pouvons être fiers. Les films des compétitions sortiront pour la plupart dans les salles ; 7 cette année, entre le moment où on les a vus et aujourd’hui, ont trouvé des distributeurs.

Comment se fait cette sélection ?

On a un comité de sélection pour les compétitions de longs, documentaires et courts . Pour les longs, c’est surtout Géraldine Laporte et moi, aidés par Emma Gatto. Deux manières : inscription spontanée de films et prospection toute l’année de cinéastes qu’on a repéré.e.s. Une chose essentielle dans l’architecture du CINEMED : on suit les cinéastes qui sont passé.e.s par le court. Il y a aussi le dispositif professionnel : les auteurs viennent avec un projet de film, soumis à des producteurs et un jury.

Même si les films ne sont pas choisis pour leur thématique, en 2025, avec ce monde qui ne va pas très bien, est-ce que des thématiques se sont imposées ?

Cette année, nous avons une compétition éclectique ; des films plutôt intimistes qui parlent de confrontation de générations, un film qui traite de la situation à Gaza, une comédie française, un film turc, un personnage qui veut à tout prix voler…Oui peut -être cette histoire de générations avec le film marocain, Rue Malaga de Maryam Touzani, l’histoire de Maria qui habite à Tanger depuis des années et qui doit vendre sa maison.

Pouvez- vous nous parler de la section Panorama ?

Ce sont des films qu’on a beaucoup aimés, qu’on aurait souhaité mettre en compétition, qui nous ont touchés mais qui ne correspondent pas toujours aux critères de la sélection,  soit jamais présentés dans d’autres festivals en France. Cela nous permet d’ouvrir à d’autres films, d’augmenter le panel de pays représentés.

Parmi les longs en compétition, un film recevra l’Antigone d’Or attribué par un jury. Qui le présidera cette année ?

Ce sera Ariane Ascaride la Présidente. On est très content Elle nous l’avait promis l’an dernier et elle a tenu sa promesse !

Une femme présidente ! Y a t-il beaucoup de cinéastes femmes dans les différentes sections ?

Ce n’est pas un critère ! Mais après coup, on remarque qu’on a 6 films sur 9 réalisés par des femmes. Cela reflète la possibilité qu’ont les femmes d’accéder à  la réalisation de longs métrages . Cela reflète aussi  une sensibilité de notre ligne éditoriale. Cela relève aussi de cette prospection de cinéastes : Tamara Stepanyan (Le Pays d’Arto) Kaouther Ben Hania (La Voix de Hind Rajab),Urska Djukic (Little Trouble Girls) Maryam Touzani, Alauda Ruíz de Azúa sont des réalisatrices qui sont déjà passées au Cinemed. Il y a une attention particulière portée à cette famille de cinéma méditerranéen, créée depuis 47 ans et qu’on continue à suivre. On est très fiers qu’elles continuent à monter dans la qualité. Le film de Kaouther était à Venise, celui d’Alauda Ruíz de Azúa, Les Dimanches, vient de gagner le grand prix de San Sebastian. Ces autrices continuent à être très créatives, très pertinentes, très prolifiques.

En 2024, vous avez mis en avant le jeune cinéma marocain. Quel pays sera mis à l’honneur cette année ?

C’est la jeune création syrienne. On a toujours eu quelques courts malgré la dictature. Quand Bachar al-Assad est tombé, on s’est dit qu’il fallait faire le point. On a trouvé des choses très intéressantes, beaucoup de courts par manque de moyens. On a cette volonté de les soutenir car il y a un vrai vivier de talents. Le CNC (Centre National du Cinéma) s’est rapproché de nous pour mettre en place un dispositif qui va permettre d’aider ces cinéastes à créer, aider le retour de salles de cinéma en Syrie. Il y aura le 24 octobre une journée de débats, de discussions que le CNC va mettre en place pour soutenir ces jeunes cinéastes

Chaque année vous avez des invités d’honneur, des hommages, des rétrospectives. Quels seront-ils pour cette 47e  édition ?

Raymond Depardon et sa compagne Claudine Nougaret. On va faire une intégrale avec pratiquement toutes des copies restaurées et Raymond Depardon sera présent le premier weekend. Des films qu’on n’a pas vus depuis longtemps, sur la justice, la société etc ;

On recevra aussi l’Espagnol Fernando León de Aranoa qui avait réalisé El buen patrón , qui a collaboré longtemps avec Javier Bardem. Un cinéaste qui a un intérêt pour les petites gens, avec un coté social qu’il traite avec beaucoup d’humour.

Autre invitée, la comédienne Sabrina Ouazani. On inaugure un autre format : ce sera « trois fois Sabrina Ouazani. » Elle viendra nous présenter trois films dans lesquels elle a joué et on passera aussi le court métrage qu’elle a réalisé qui tendrait à montrer -on en parlera avec elle, qu’elle aimerait bien passer à la réalisation.

Et puis la grande rétrospective c’est Dino Risi. On passera 24 ou 25 films. Ses chefs d’œuvre de la comédie italienne ; des films à sketches comme Les Monstres, mais aussi des films plus mélancoliques, plus amers comme Parfum de femme. Ce qui est amusant c’est que tous les plus grands comédiens italiens ont tourné avec lu, Nino Manfredi, Alberto Sordi, Marcello Mastroiani,  Ugo Tognazi et puis son grand grand ami -qui l’a suivi pendant toute sa carrière : Vittorio Gassman. Et c’est chaque fois de grands numéros réalisés par ces comédiens qui habitent l’univers de Dino Risi

Vous présentez aussi des films en avant-première qu’on ne va pas lister ici mais le film d’ouverture en fait partie. Pourquoi avoir choisi L’Etranger de Francois Ozon ?

C’est sans conteste une adaptation absolument remarquable du texte de Camus avec Benjamin Voisin dans le rôle de Meursault et une adaptation à la fois très fidèle mais très moderne de l’œuvre. Ce François Ozon m’épate à chaque fois parce que c’est probablement un des plus grands cinéastes français et il est d’un éclectisme total.  Il passe de la comédie au film d’époque. Et là, il adapte une des œuvres les plus lues au monde. C’est un film qui nous a beaucoup touchés : c’était une évidence ! A l’ouverture de Cinemed, on accueille les lycéens option cinéma  qui sont en stage pendant le festival et c’est je crois une excellente occasion de leur faire découvrir l’’univers de Camus à travers ce film.

Et peut-être de  lire le roman aussi ?

Ah mais je pense que la plupart l’auront lu ! et la discussion du samedi matin avec François Ozon sur comment il a abordé cette œuvre absolument magistrale pour en faire un film, sera intéressante. Je ne sais pas si c’était Hitchcock ou Truffaut qui disait que quand on veut réaliser une adaptation, il faut toujours partir d’un roman pas terrible pour en faire un bon film – ce qu’Hitchcock a souvent fait ! Mais là Ozon adapte un des trois romans français les plus lus au monde !

Après, il y aura d’autres avant-premières.  Je voudrais parler de la clôture notamment. Ce sera Romaria un film espagnol de Carla Simón. C’est une image de ce film qui fait l’affiche du festival.  Carla Simón est une réalisatrice catalane qu’on avait fait venir l’année des Catalanes ) C’ est son troisième long métrage ; il était en compétition à Cannes cette année.

Je parlerai encore de deux avant premières un peu plus particulières c’est l’Ame idéale d’ une jeune réalisatrice, Alice Vial. C’est une comédie fantastique avec notamment Jonathan Cohen. C’est  l’histoire d’une jeune femme qui voit les morts et cela va entraîner une suite de péripéties très drôles. Ce sera la première projection du film en France. Je le recommande parce que c’est un film très touchant et puis autre avant-première : Le Gang des Amazones de Mélissa Drigeard.  C’est tiré d’une histoire vraie des années 90. Dans le Vaucluse cinq jeunes filles avaient décidé pour des raisons matérielles et d’inconfort dans leur vie de braquer des banques : elles avaient pu continuer leur braquages parce que pour les policiers enquêteurs, le braquage c’était une affaire d’hommes, ils ne s’attendaient pas à pister des femmes. Là encore, un film très touchant qui décrit une misère sociale et montre comment elles en arrivent là. Il y a eu un documentaire sur le sujet et une émission de France Inter dans la série Affaire sensible. Je me suis aperçu qu’il y avait une grande fidélité à la réalité.  La réalisatrice viendra avec une des vraies Amazones, qui est complètement réinsérée maintenant

Dernière question :  je crois que l’année dernière pour la 46è édition vous aviez eu plus de 60000 spectateurs vous en attendez davantage cette année puisque vous voulez réunir tous les publics ?

Écoutez si on arrive au même chiffre, on sera très contents. On retrouve un public fidèle. On essaie de le renouveler et de le convaincre de venir par un travail de prospection. On veut leur dire que tout public peut trouver chaussure à son pied à Cinemed où il y a aussi des films pour les enfants, des films en audio description. Bref on essaie de montrer que pour Cinemed, la contrainte géographique méditerranéenne est anecdotique parce qu’ on est bien dans un éclectisme des propositions dans lesquelles chacun peut se reconnaitre. On ne se repose pas sur nos acquis, ça c’est clair !  On travaille de plus en plus avec collégiens, lycéen, étudiants. On essaie de les persuader que Cinemed, c’est l’endroit où il faut être à ce moment de l’année.

Entretien réalisé par ANNIE GAVA

Programme complet ICI

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