Birds on a Wire, le duo formé par Rosemary Standley (chanteuse du groupe Moriarty) et Dom La Nena (chanteuse et violoncelliste brésilienne), façonne un univers délicat tissé de reprises qui traversent les siècles. Un public nombreux est venu au Zef écouter sa dernière sortie, Nuées Ardentes.
Le public attend, tapi dans le noir, jusqu’à ce que la violoncelliste fasse entendre un bourdon et que la voix de Rosemary Standley s’élève. Évoquant un imaginaire folklorique, la musique plane, d’un ton ancestral, et l’audience est transportée dans un autre temps. Lorsque la lumière arrive, on observe une scène parsemée de feuillages d’automne et un arbre aux côtés des musiciennes. Elles demandent au public : « Si Marseille était un arbre, lequel serait-il ? »
Puis elles se lancent dans Myla et l’arbre bateau. Sans couper la musique, la violoncelliste enchaîne vers La Marelle / Amarelinha où elle déploie une juxtaposition d’effets – comme un rythme frappé sur le corps de son instrument – grâce à son looping station. Le public reprend la mélodie, et dès lors, les deux chanteuses harmonisent une contre-mélodie par-dessus.
Elles basculent ensuite vers la pop de Bronski Beat avec Smalltown Boy où un effet pluie sonne en « off » et les boucles superposées au violoncelle donnent une impression de tempête. Sur la chanson suivante, Dom La Nena emploie les techniques de musique contemporaine et crée un rythme col legno – en frappant les cordes avec le bois de l’archet.
Voyage à travers les terres
Après Perlimpinin de Barbara, le public est transporté au XVIe siècle avec le magnifique Hélas mon cœur, une chanson de languissement et de solitude où la mise en scène inclut des oiseaux qui volent autour, faits de papiers tenus à l’aide de perches tenus depuis l’arrière de la scène.
Elles interprètent ensuite La Jeunesse des morts, un poème d’Anna de Noailles écrit en 1920 qu’elles ont mis en musique, et qui commence avec le bruit de cloches d’une église. La violoncelliste se tourne vers un feu qui crépite au pied de l’arbre, et une fois la chanson finie, Rosemary Standley s’y assoit.
Dès lors, seul le feu illumine la scène, donnant un éclairage très cinématographique et teinté de nostalgie pour Wish you were here de Pink Floyd. Après cette pause nocturne, elles nous invitent à « chanter haut et fort » avec une samba brésilienne. Pour finir, et après un petit débat avec le public pour choisir, elles interprètent la chanson éponyme Birds on a Wire de Leonard Cohen puis leur mashup de People are strange et When I ride.
LAVINIA SCOTT
Le concert a été joué le 14 novembre au ZEF de Marseille
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