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Une éclaircie pour Montévidéo ?

Suite à la réunion du 22 janvier à l’initiative de la Ville de Marseille, les collectivités ont affirmé leur soutien à Hubert Colas et à ses trois associations. Un soulagement pour lui, même si des questions demeurent

Il n’y a pas une semaine sans une nouvelle péripétie pour Montévidéo. Cet espace culturel du centre ville de Marseille, maison mère de la compagnie Diphtong et du festival actoral, qui s’est vu contraint par la justice et son propriétaire de quitter les lieux qu’elle occupait depuis 24 ans. La faute à un loyer devenu trop élevé, que les structures ne pouvaient plus assumer. Avec ce déménagement forcé, et la perte d’un lieu d’accueil et de représentation, on pouvait craindre le pire pour les différentes structures qui composent Montévidéo – deux tiers des salariés ont déjà été licenciés – mais avec le soutien du Département, de la Drac et de la Ville de Marseille, l’avenir ne sera peut-être pas aussi sombre qu’annoncé.C’est à la demande la Ville de Marseille que la réunion du 22 janvier s’est tenue. « J’ai souhaité que tout le monde soit autour de la table », explique Jean-Marc Coppola, adjoint au maire de Marseille en charge de la Culture. De cette réunion, est ressortie une affirmation de l’aide apportée à Montévidéo : toutes les collectivités ont annoncé le maintien de leurs financements, et la Ville entend voter une « augmentation substantielle » en février, pour « accompagner le déménagement et la période de transition » à laquelle fait face Montévidéo ajoute l’élu. 

« Ça nous rassure pour l’année prochaine, cela va nous permettre de trouver une stabilité financière » estime Hubert Colas, à la tête des différentes structures. Mais s’il se dit « rassuré » pour 2024, il rappelle que « l’avenir reste totalement incertain ». Montévidéo a notamment dû réduire ses effectifs, passant de 12 à 4 salariés. Une situation qui ne changera pas avant « l’officialisation des subventions 2024, pour voir comment recomposer les bureaux administratifs des trois associations », précise Hubert Colas.

Quel avenir ?
Outre l’officialisation des subventions, la principale interrogation réside dans le futur point de chute de Montévidéo. Car si pour l’instant les structures ont trouvé refuge à La Cômerie, cet ancien couvent racheté par la Ville en 2019 que Montévidéo gère depuis, le lieu s’est vu interdit d’accueillir du public ou des artistes en résidence par la commission de sécurité. Seuls sont tolérés les bureaux et les artistes déjà présents : les compagnies d’Emanuel Gat et d’Éric Ming Cuong Castaing notamment. Par le jeu des conventions d’occupation temporaires, Montévidéo a donc un an pour trouver un nouveau lieu adéquat. Une recherche à laquelle Jean-Marc Coppola assure apporter toute son aide.

Avant de trouver un nouvel espace idoine, Montévidéo entend garantir une programmation en 2024. Des propositions artistiques vont être présentées hors les murs tout au long de l’année, et une nouvelle édition du festival actoral est annoncée mais dans un format « plus léger ».

NICOLAS SANTUCCI

Une offre de rachat en questions
Alors que Hubert Colas affirmait à Zébuline le 17 janvier dernier que l’offre de rachat de « la Ville de Marseille » – en fait la Sogima, sa société de gestion immobilière – avait été refusée par son propriétaire, Jean-Marc Coppola, adjoint au maire en charge de la Culture, explique le contraire. Pour l’élu, « au moment où l’on parle, le propriétaire n’a pas refusé, il laisse la porte ouverte. »
L’élu explique aussi le choix de ne pas préempter Montévidéo (comme c’est le cas pour le cinéma du César) : « La préemption a plusieurs inconvénients : le propriétaire demande quatre millions pour Montévidéo, ce qui est surévalué. Et surtout, la Ville aurait dû lancer un appel à projets concurrentiel pour l’attribution du lieu, donc sans garantie que ça revienne à la structure actuelle. » N.S.
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