Centième anniversaire de la mort d’Érik Satie : occasion de la sortie de livres dont celui de Christian Wasselin dans la collection Folio/Biographies. Les Correspondances de Manosque ont invité Micha Lescot à lire les missives du compositeur Les extraits choisis montrent parfois son désarroi devant sa situation précaire. Il était souvent sans ressources et écrivait alors à son frère Conrad pour qu’il le dépanne : « Mon linge de corps pue (…) Vive le linge sale, à bas la propreté ! ». Cet homme qui vivait dans un minuscule appartement de banlieue sans confort était néanmoins coquet et ne sortait pas sans son chapeau melon. Il fut l’amant de Suzanne Valadon et on ne lui connaît pas d’autre relation amoureuse. Il déclarait à sa belle-sœur : « je suis un homme que les femmes ne comprennent pas », justifiant ainsi qu’il ne se soit jamais marié. Les extraits choisis par le comédien portent surtout sur ses échanges avec ses contemporains musiciens ou poètes, et quand il est en colère contre quelqu’un, il ne mâche pas ses mots. Il écrit des horreurs sur Cocteau et Auric qui « se conduit comme un trou du cul », mais communique avec plaisir à propos de la création du ballet Parade qu’il achève pour sa création en 1917 pour le spectacle qui fit scandale créé en collaboration avec Cocteau et Picasso.
Micha Lescot a littéralement séduit le public par son élégance vestimentaire et verbale, sa diction mesurée, ses clins d’oeil discrets : son charme ! La lecture s’achève sue la chanson « Je te veux », composée par Satie en 1903 qui continue à être un succès international. D’ailleurs on aurait apprécié qu’un peu plus de musique accompagne cette très belle lecture.
CHRIS BOURGUE
La correspondance d’Éric Satie par Micha Lescot s’est donnée au Théâtre Jean le Bleu, le 26 septembre, dans le cadre des Correspondances de Manosque 2025.





