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[Aflam] Un homme, un chien, Le Caire

Seeking Haven for Mr. Rambo de Khaled Mansour a été projeté au Mucem en ouverture du festival Aflam, en présence du réalisateur

Salle comble pour voir le premier long métrage de fiction de Khaled Mansour, ce jeune réalisateur dont les courts, L’Ile aux baies et Le Derviche ont été sélectionnés dans de nombreux festivals. Il venait donc avec Seeking Haven for Mr. Rambo, premier film égyptien projeté à la Mostra de Venise depuis une douzaine d’années, Prix du Jury au Red Sea, et auréolé d’un franc succès en Egypte.

Khaled Mansour, très touché par un fait divers qui s’était produit en 2015, un chien attaché à un poteau, torturé avant d’être tué, décide d’en faire un film, un projet qui lui a pris huit ans. « À travers le voyage que va faire mon personnage, je pouvais exprimer ce que je ressentais. »

Son personnage, c’est Hassan (Essam Omar), trente ans, agent de sécurité dans un cabinet d’architecture, qui tranche avec l’appartement modeste, vétuste, où il vit avec sa mère (Samaa Ibrahim) et son chien bien aimé, Rambo. Cette vie monotone est troublée lorsque le garagiste propriétaire de la maison, Karem (Ahmed Bahaaa), veut les expulser pour agrandir son garage.

Lors d’une bagarre entre Hassan et Karem, Rambo défend son maitre et mord à l’entrejambe cet homme sans pitié. Humilié, Karem veut se venger. Hassan doit absolument trouver une cachette, un refuge pour Rambo. Commence alors un voyage en side-car dans les rues du Caire, en de longs travellings qui contrastent avec les plans serrés des espaces confinés où vit Hassan.

Un film racé

Les plans de Rambo, coiffé d’un petit casque, rappellent ceux de Black Dog de Hu Guan. Et ce n’est pas leur seul point commun : Comme Lang, ex-rockstar mutique fraîchement sorti de prison qui s’est lié d’amitié avec un chien errant, Hassan a trouvé en Rambo celui qui comble l’absence de son père qui l’a abandonné, enfant. C’est ce qu’il confie à Asmaa (Rakeen Saad) son ex-collègue (et peut être ex-amie) fiancée à un autre homme à présent.

Rambo, sa bouée de sauvetage dans un monde sans pitié, Rambo, avec qui il écoute des enregistrements de conversations avec son père qu’il a récupérés sur d’anciens CD. Une voix du passé, des moments qui soulignent qu’un des thèmes principaux du film de Khaled Mansour est la perte. Hassan fera tout pour garder Rambo, ce chien des rues, qui lui est fidèle, toujours à ses côtés, jusqu’au bout, faisant des choix qui interpellent.

En cherchant à sauver Rambo, Hassan ne chercherait-il pas à se sauver lui-même, à relever la tête, à affronter l’injustice. C’est ce que suggèrent plusieurs séquences de ce film attachant dont celle où Hassan tient un miroir reflétant l’image de Rambo, belle métaphore visuelle. Beau portrait d’un homme digne qu’Essam Omar interprète avec justesse, sobriété et retenue. Un premier film prometteur.

ANNIE GAVA

Le film a été projeté le 23 avril au Mucem, en ouverture du festival Aflam.

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