dimanche 25 août 2024
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Agir pour le vivant : dé-posséder, re-pouvoir

Du 26 au 31 août, le festival arlésien réunit artistes, sociologues, économistes… pour s’intéresser à un vivant toujours plus attaqué par le capitalisme et les intérêts privés

Ambitieux, le programme d’Agir pour le vivant, cinquième édition ! Jugez-en d’après son édito, qui cherche comment « réorganiser le travail pour entendre les revendications des travailleur·euses, anéantir le désir de posséder, décoloniser la pensée, faire alliance avec le reste du vivant », ou encore « déverrouiller la complicité de l’économique et du politique, de l’intérêt privé et de l’État ». Une volonté assez amusante pour une manifestation conçue, notamment, par celle qui fut ministre de la Culture sous présidence macroniste, Françoise Nyssen, héritière des éditions Actes Sud. Et puis assister aux tables rondes et rencontres prévues a un coût : 22 € le tarif réduit à la journée, même si un dispositif de « billet solidaire », sur le principe des cafés suspendus, est aussi mis en place, et si certaines propositions sont gratuites. Ceci étant dit, que cela ne nous empêche pas d’apprécier le contenu du festival. Sans bouder son plaisir d’investir les douze lieux magnifiques où il se tiendra, de la Chapelle du Méjan aux Alyscamps, en passant par le Théâtre Antique.

Renouvellement des formes

À noter, une attention portée sur la diversité des formats, en empruntant à la littérature sa force narrative. C’est ainsi que carte blanche est donnée à l’écrivain Marin Fouqué, boxeur, chanteur lyrique, rappeur et auteur chez Actes Sud de romans bruts, 77 et G.A.V.. Il promet, pour l’ouverture le 26 août, de « mettre la paix sur table opératoire », pour voir ce que ce vieux concept insaisissable a dans le ventre, une fois les néons crus de la réalité allumés. Ses invités, en particulier Nancy Houston qu’on ne présente plus, et la poétesse algérienne Samira Negrouche, auront certainement beaucoup à dire sur ce thème, sans esprit lénifiant. Le lendemain dès l’aube, le public aura la joie de retrouver Thierry Thévenin, paysan-herboriste qui avait éclairé de son humanité la première édition d’Agir pour le vivant, à l’occasion d’un rituel matinal au jardin (gratuit sur inscription). Il sera aussi place Voltaire, en fin d’après-midi, aux côtés de trois sociologues, Sophie Swaton, Fanny Charasse et Bertrand Hagenmüller, pour évoquer le renouveau du soin, cette attention au monde trop longtemps négligée. Et, le 28 août, lors de la projection au cinéma du Méjan d’un documentaire qui lui a été consacré par Quentin Herlemont, Simples. Parmi la foule d’autres rendez-vous, ne manquez pas, le même jour, la table ronde réunissant deux économistes, Anne-Laure Delatte et Nicolas Da Silva, avec Mickaël Correia, journaliste de Mediapart, auteur d’une enquête remarquée sur le groupe Total, « criminel climatique ». Ils y dénonceront la collusion du pouvoir et des entreprises privées.

GAËLLE CLOAREC

Agir pour le vivant
Du 26 au 31 août
Divers lieux, Arles
agirpourlevivant.fr
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