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Au cinéma, des rencontres plurielles

Dans six villes des Bouches-du-Rhône, les Projections Plurielles poursuivent leurs échanges autour du combat des femmes pour l’égalité, et contre les violences

Plurielles sont les approches cinématographiques des mouvements de femmes et des femmes en mouvement, les trajectoires intimes ou collectives dans le combat féministe contre les inégalités et la violence. À l’initiative de la Métropole Aix Marseille, et avec le soutien programmatique de Vidéodrome 2, les Projections plurielles sont organisées du 6 au 11 mars, avec l’ambition d’explorer cette pluralité. Tout à la fois, faire état, nommer, comprendre les causes profondes du mal mais aussi rendre compte des solidarités de lutte et des énergies libératrices. 
Après la séance spéciale du 15 février dernier, autour de La Nouvelle femme de Léa Todorov, dans six villes de la Métropole, ce seront onze longs-métrages dont six avant-premières. Projections prolongées par des débats, en présence de cinéastes et de chercheur·euse·s.

De nombreux portraits de femmes – personnes ou personnages–, jalonnent ce programme. 
Celui de Sylvie Hofmann, sur le point de prendre sa retraite d’infirmière cadre à l’Hôpital Nord, après 40 ans de dévouement, et que Sébastien Lifshitz met à l’honneur dans Bonjour Madame Hofmann (6 mars, Alhambra). Celui de la peintre Apolonia Sokol, avec Apolonia, Apolonia, projeté en présence de la réalisatrice Lea Glob, (10 mars, Le Mélies, Port-de-Bouc) en partenariat avec V.I.E au féminin et le Centre Plastique Fernand Léger. Une « épopée intime et sinueuse » tournée sur 13 ans. Celui de Zaffan dans  Tiger Stripes d’Amanda Nell Eu où l’adolescente découvre les forces mystérieuses qui travaillent son corps en mutation. Séance au Mazarin à Aix-en-Provence animée par Hélène Breda, spécialiste des représentations de genre. Celui de Maria enfin, dans Il reste encore demain de Paola Cortellesi, proposé le 8 mars à La Ciotat. Un film en noir et blanc, populaire, politique, qui met en scène dans la Rome d’après guerre, une mère de trois enfants, victime des violences d’un mari confondant amour et possession. Un mari semblable à celui de Blanche dans l’Amour des forêts de Valérie Donzelli, proposé le même jour à Port Saint Louis du Rhône en présence de Sophie Aubradour.

Loin du male gaz

Ne pas rater le très beau Smoke Sauna Sisterhood d’Anna Hints (9 mars, la Baleine) qui nous emmène loin de tout male gaze (regard masculin qui sexualise les femmes à l’image) dans un sauna sacré estonien au cœur de récits de femmes. Le très libre et frondeur Losing Faith de Martha Mechow en partenariat avec le FID Marseille et les Artistes en exil (10 mars, Videodrome 2). Le premier film très attendu de Christine Angot, Une famille, décrypté par Dorothée Dussy chercheuse anthropologue (Martigues, 11 mars, La Cascade) et celui de Delphine Girard Quitter la nuit (10 mars, Les Variétés)qui explore l’ « après » d’une agression sexuelle

Deux films du siècle dernier contre le sexisme et le racisme, s’invitent au programme : Les Filles de Mai Zetterling (1968) et Born in Flames de Lizzie Borden (1983). Ils n’ont perdu ni de leur tonus ni de leur portée subversive, rappelant que toute évolution sociale ne peut se faire qu’avec l’émancipation des femmes.

ÉLISE PADOVANI

Projections Plurielles
6 au 11 mars
Divers lieux, Bouches-du-Rhône
videodrome2.fr
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