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De l’Art en partage

Joyeux débarras revient pour une deuxième édition. Rencontre avec Dorine Julien, directrice des Pas Perdus

Zébuline. Après une première édition en septembre dernier, votre « joyeux débarras » sera de retour le 9 mars prochain. Pouvez-vous nous en expliquer le principe ?

Dorine Julien. Disons que cet événement de septembre dernier nous a servi, en quelque sorte de mode d’emploi. Nous avons imaginé des modalités pour « se débarrasser » avec joie et en train d’œuvres créées ces 35 dernières années. Les Pas Perdus ont toujours mis en place des dispositifs de co-création, des méthodes collaboratives de travail. Cet « esprit cabanon » est un peu notre marque de fabrique, et il repose également sur la présence de ces arts visuels dans l’espace public. C’est pourquoi nous avons toujours privilégié des formes artistiques mélangées avec le quotidien, et des pratiques en autodidacte, hors des circuits d’enseignement des arts. Lorsque nous avons créé notre association en 1989, quelques années avant le début de son activité réelle, nous avions à l’esprit de faire naître une création formalisée, et plutôt une création familiarisée, façonnée par les circonstances et moyens dont on dispose. Nous parlons même d’occasionnels de l’art, ceux qui s’y aventurent et même s’y rencontrent à différents moments.

Et comment vous est venue cette idée du débarras comme mode de redistribution ?

Notre présence à l’usine Pillard, aux côtés de structures et d’artistes formidables, nous a permis de créer dans un grand souffle de générosité et de partage. Mais nous ne savons pas combien de temps ce siège si confortable durera. La convention durera-t-elle encore un an ? Dix ans ? L’idée de redistribuer ce que nous avions créé avant de nous voir contraints de nous en débarrasser pour de bon s’est imposée peu à peu. Mais en vérité, le véritable déclencheur a été notre désir de nous alléger pour partir dans d’autres directions, tout en favorisant la circulation des œuvres, qui a toujours été notre principe fondateur. 

Et le succès de la précédente édition vous a encouragé à renouveler l’expérience…

Tout à fait ! Cet esprit de « joyeusetés » a séduit un public important : on ne s’imaginait pas qu’il y aurait autant de monde ! Le rendez-vous avait lieu loin du centre ville, il ne faisait pas beau du tout (rires). Cent œuvres sont parties par un système de tombola, et nous n’avons même pas eu à proposer de lots de consolation ! Nous avons constaté que la question du processus même du débarras et celle de la valeur marchande se posait – ou en tout cas, sans mauvais jeu de mots, qu’on ne pourrait pas en faire l’économie ! Mais la journée du 9 mars sera différente : le corps, et avec lui l’idée de mouvement, et même de la danse, accompagnera ce processus de passation. Le lieu sera transformé pour accueillir de nouvelles œuvres : une cabane son, une cabane image et un coin écriture … Avant la prochaine édition de ce Joyeux débarras qui aura lieu le 4 mai pour le Printemps de l’Art Contemporain.

Entretien réalisé par SUZANNE CANESSA

Bon débarras #2
9 mars 
Les 8 pillards, Marseille
Suzanne Canessa
Suzanne Canessa
Docteure en littérature comparée, passionnée de langues, Suzanne a consacré sa thèse de doctorat à Jean-Sébastien Bach. Elle enseigne le français, la littérature et l’histoire de l’Opéra à l’Institute for American Universities et à Sciences Po Aix. Collaboratrice régulière du journal Zébuline, elle publie dans les rubriques Musiques, Livres, Cinéma, Spectacle vivant et Arts Visuels.
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