mardi 1 octobre 2024
No menu items!
Plus d'infos cliquez ci-dessous
AccueilNos critiquesEn rayonAux marges du palais… la révolte

Aux marges du palais… la révolte

C’est une dystopie loufoque que nous propose Marcus Malte dans ce nouveau roman. Mais derrière la farce, gronde la révolte

Le Varois Marcus Malte nous avait séduits avec ses romans noirs et le garçon (Éditions Zulma) récit poétique sur un enfant sauvage qui lui avait valu en 2016, un prix Fémina amplement mérité. Dans ce nouveau roman, il est aussi question d’un jeune adolescent Zap, petit voleur naïf et sans famille et d’une adolescente, Aneth, princesse de la république médiocratique de Frzangzwe, ce doux pays où tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Dans son palais de 365 pièces, Aneth, fille unique de l’archimaréchal Robert Dupont de Bavoire, vit confinée protégée du monde extérieur. Elle est cependant « ultralike ». La vie que lui scénarise Pipaudi, chargé de communication du Palais, sorti de « la grande école », fait rêver les gens du peuple sur les réseaux sociaux et leur font oublier qu’ils ont de moins en moins de drelins, la monnaie locale. On suit les pseudos amourettes et les ruptures scénarisées de la princesse, ses engouements vestimentaires, son combat pour la défense… des bébés pandas. Dans le Palais, tout est fake. Même l’immense bibliothèque ouverte une fois par an lors des Journées du patrimoine est composée de faux livres. Heureusement Aneth peut compter sur l’amour inconditionnel de Chantal sa gouvernante. Pour les seize ans de sa protégée, celle-ci décide d’offrir une « escapade » à la princesse. 

Du beau monde

Aux marges du palais, le fossé entre les riches et les pauvres ne cesse de se creuser. Dans une pension de famille pas comme les autres tenue par une veuve libidineuse – elle a assassiné ses trois maris – cohabitent d’attachants laissés pour compte de la société. Mo, l’homme à tout faire, Mouna la Souris experte en informatique, le Toubib au passé sulfureux. Retranchée dans leur manoir, la bande de marginaux fomente un coup d’éclat : occuper la Grande Tour F, la kidnapper, la démonter. Bientôt les deux mondes vont se croiser. Et gronde la révolution. Il y a de l’Émile Ajar et du Daniel Pennac dans ce monde né de l’imagination de Marcus Malte, un monde fait de petites gens qui n’ayant plus rien à perdre s’avère rebelle, créatif innovant.

ANNE-MARIE THOMAZEAU

Aux marges du palais, de Marcus Malte
Éditions Zulma – 24 €
Sorti le 22 août 

Article précédent
Article suivant
ARTICLES PROCHES

Les plus lus