Full Moon, spectacle qui a fait se lever le public du festival Montpellier Danse en juin dernier, rend hommage à l’univers du jazz américain des années 1950 aux années 1980, tout en invoquant la symbolique du masque et la fusion des danses africaines. Sur scène, c’est Josef Nadj lui-même, masque de sorcier sur la tête, qui invite le public à une étrange cérémonie où l’homme s’aventure parfois sur le chemin de l’animal, sans frontières ni limites. Baignés dans une clarté qui évoque la lumière de la lune, les corps transpirants s’agitent, mêlant les pas traditionnels de la danse africaine à des enchaînements plus complexes évoquant le jazz ou le hip-hop, communiquant leur énergie brute à la salle. Les tableaux se succèdent, parfois limpides, parfois mystérieux comme la musique, au rythme des interventions de l’homme masqué qui semble insuffler la vie à ces créatures fantastiques. Le final donne lieu à un rappel où les interprètes reviennent sur le plateau, coiffés de masques africains, puis quittent la scène lentement en adressant un salut au public, qui en oublie presque d’applaudir comme pour prolonger ce rêve éveillé.
ISABELLE RAINALDI
Full Moon a été dansé aux Salins, Scène nationale de Martigues, le 5 novembre
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