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Bienheureux les fleuves qui n’ont pas de frontière

Lionel Ginoux appelle avec son cycle de mélodies Sans frontières fixes à une musique du tangible

Créé au Théâtre du Toursky l’an dernier et composé en 2017, le cycle de mélodies écrites par Lionel Ginoux a depuis fait l’objet d’un enregistrement. Repensés pour la scène par le Calms, dans le cadre d’un concert dédié à SOS Méditerranée, ces six chants pour baryton et piano se voyaient enrichis d’une série de témoignages recueillis à bord, d’une chorégraphie inspirée et de pièces pour piano et violoncelle. Ils reviennent ici à leur plus simple appareil : le piano doux, aux harmonies glissantes et tortueuses de Marion Liotard, et la voix lumineuse et agitée de Mikhael Piccone, idéaux pour dire la douleur de l’exil. Le texte de Jean-Pierre Siméon y apparaît dans toute sa clarté : la ligne mélodique, épurée, et l’articulation impeccable du baryton rendent justice à ces poèmes simples mais jamais simplistes. Conçues pour un jeune lectorat, ces odes aux « pouvoirs du faible », aux « mondes cachés » et autre « étranger » – qui ne sont jamais ceux que l’on croit – ne cèdent ni à la facilité, ni à la platitude. De même que le langage musical, se rangeant souvent du côté de la modalité, mise moins sur la dissonance que sur le rythme pour créer le trouble. D’un lyrisme toujours prégnant, mais jamais étouffant ou outré, Sans frontières fixes célèbre les possibles d’une forme devenue, depuis son essor au XIXe siècle, l’essence même de la poésie. L’espoir se fraie malgré tout un chemin au sein de ces élégies résolument graves, voire affligées. Car depuis leur parution en 2001, ces « Poèmes pour grandir » n’ont malheureusement pu que gagner en vérité. 

Sans frontières fixes de Lionel Ginoux
Inouïe Distribution
Sortie le 9 février
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