Elias Sanbar, ancien ambassadeur de la Palestine auprès de l’Unesco, essayiste et poète, est le parrain de la 8e édition du Printemps du film engagé. En octobre 2023, avant les horreurs commises depuis, il déclarait dans le quotidien Le Monde : « une question me taraude : pourquoi un conflit plus que centenaire n’a toujours pas trouvé de solution ? Pourquoi Israël et l’ensemble des puissances, amies ou hostiles, adhèrent-ils à toutes les mauvaises solutions, jamais à la bonne quand cette dernière est connue de tous : admettre que les Palestiniens ont le droit absolu à l’égalité des droits ? »
Une interrogation qui se reposera sans doute durant le festival, dont la thématique envisage la possibilité de Faire monde dans un monde défait, malgré la tentation de la désespérance. Notamment lors de la soirée du 13 avril, à l’occasion de la projection des 54 premières années, film documentaire d’Avi Mograbi réalisé en 2021. Le cinéaste israélien y interroge d’ancien soldats ayant servi dans les territoires occupés, décennie après décennie.
Le Printemps, c’est traditionnellement, chaque soir, la diffusion d’un long précédé d’un court-métrage, assortis d’un débat. Des œuvres qui invitent à se rassembler, penser, dialoguer, ne surtout pas se résigner. Avec une sélection abordant autant les grandes problématiques internationales, comme les migrations (l’ouverture se fera au Gyptis, par un doublé signé Shu Aiello et Catherine Catella, Un paese di Calabria et Un paese di resistenza), que les mobilisations sociales en Europe (Le balai libéré de Coline Grando, le 15 avril à L’Alhambra). Ou la destruction du service public hospitalier (Le Château en santé d’Olivier Bertrand, le 17 à l’Alcazar, et pour la soirée de clôture, État limite, film de Nicolas Peduzzi, en avant-première à La Baleine.
GAËLLE CLOAREC
Printemps du film engagé
Divers lieux, Marseille
12 au 19 avril
printempsfilmengage.fr