Everybody Loves Tuda plonge le spectateur en immersion dans le monde des cheikhates, chanteuses traditionnelles marocaines. On y suit le chemin de Tuda pour sortir de la pauvreté et son combat pour offrir à son fils, Yassine, sourd, une vie meilleure. Après une ouverture du film, lumineuse et festive, où se déploient le chant et la danse, une séquence brutale, sombre, montre combien la vie de ces femmes est difficile : Yassine est né d’un viol. Mais Tuda, incarnée magistralement par Nisrin Erradi, comme en transe quand elle chante et danse, ne renonce jamais. Elle se bat pour son rêve, refusant l’argent sale de la compromission : pour beaucoup, une cheikhate n’est pas respectable ! « Les Cheikhates peuplent mes films depuis long temps, car elles m’ont toujours interpellé, touché, et je voulais qu’un jour elles se retrouvent au centre d’un de mes récits. J’ai toujours admiré les femmes fortes, sans doute parce ce que j’ai grandi avec ma mère qui était ainsi. Ces femmes m’ont toujours passionné. Très vite, j’ai su que je voulais leur donner une voix » Nabil Ayouch a ainsi redonné leurs lettres de noblesse à ces artistes dont « la voix était une arme et le chant, la aïta, des cartouches. »
Un film musical et d’une grande beauté plastique.
Annie Gava
Everybody Loves Tuda qui avait été présenté en avant -première à nouv.o.monde de Rousset sort en salles en salles le 18 décembre.