Au sud-ouest des Cévennes, le village de Sumène est un havre de calme et de nature en plein cœur des montagnes. Du calme, vraiment ? Presque. Les 22 et 23 juillet, les lieux accueillent un événement apprécié des amateurs de musique et de découverte artistique : Les Transes Cévenoles. La manifestation se revendique fièrement « festival éclectique et indépendant ». Et ça lui va bien. Elle est portée à bout de bras par les Elvis Platinés, une association créée en 1994 par des fondus de rock alternatif français. Les Transes Cévenoles a rapidement été identifié comme un festival à taille humaine, collectif (180 bénévoles) et résistant à la standardisation des programmations. Cette année encore, pour sa 26e édition, ses maîtres mots sont la curiosité, la simplicité et le partage. Pendant deux jours, c’est avant tout une fête familiale ouverte à tous les publics qui investit Sumène, ses rues, ses jardins, une cour d’école, le Temple… En journée, le programme est chargé : concerts, projections, théâtre de rue, performances circassiennes, balades contées, spectacles de danse… Mais aussi un atelier fresque du climat et des débats sur les enjeux de demain. Tout y est gratuit, à part le concert de « chanson poétique » de Lula Heldt au Temple (le 23 à 14h30).
Un pont entre deux cultures
Chacun des deux soirs, à partir de 21 h, direction la guinguette du parc Lucie Aubrac pour des concerts (payants). La diversité musicale y est reine, le cocktail sonore de rigueur, du rap à la cumbia, de l’électro à la pop… Pas question d’avoir froid aux oreilles ! Samedi 22, on y goûte le rap brut et éclectique signé Eesah Yasuke, les beats caribéens et énergie urbaine sensuelle avec Dowdelin, avant de danser sur l’électro métissée de hip-hop, de cinéma et d’univers manga du talentueux duo Tha Trickaz. Dimanche 23, la soirée commence avec la Toulousaine Suzanne Belaubre, une chanson française qui se veut « pop expérimentale » et flirte en douceur avec l’électro. L’artiste est lauréate du dispositif de repérage des Transes Cévenoles, la preuve par l’exemple qu’un festival peut s’engager sur le long-cours et se faire soutien à la création. Autre univers pop à écouter le dernier soir, celui de MPL : un groupe de cinq garçons venus de Grenoble qui s’interroge sur le monde avec tendresse tout en s’interrogeant sur l’avenir. Le festival s’achève à regret sur les tonalités world des sétois de Saf Feh. Un pont entre deux cultures, la France et le Maghreb, et un voyage soul électrisant aux airs d’ailleurs. Tout un symbole. Avec un tel programme, on en oublierait presque de vous conseiller d’aller explorer la création inédite de la compagnie Braquage sonore, laquelle a réalisé un projet sonore autour des sons des Cévennes, source inépuisable de création.
ALICE ROLLAND
Les Transes Cévenoles
Du 22 au 23 juillet
Divers lieux, Sumène
lestranses.org