vendredi 26 avril 2024
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AccueilLittérature« Faire tomber la littérature de son piédestal »

« Faire tomber la littérature de son piédestal »

Entretien avec Nadia Champesme et Fabienne Pavia, les deux co-directrices de Oh les beaux jours !

Zébuline. Nadia Champesme et Fabienne Pavia, vous êtes à la tête de ce grand rendez-vous. Quel a été votre parcours ?

Nadia Champesme. Formée dans les métiers du livre, j’ai ouvert ma librairie Histoire de l’oeil en 2005.

Fabienne Pavia. Je suis autodidacte. J’ai créé les Éditions Le bec en l’air en 1999 à Manosque, en même temps que naissaient les Correspondances. Très vite, on a publié des livres sur la photographie, en rapport avec des textes. Cela est en rapport avec ce que l’on fait dans le festival, ce côté hybride et mélangé auquel on tient. 

Comment est née votre collaboration ?

F.P. Il se trouve que la Ville de Marseille a mis en place un audit pour analyser la triste situation du livre à Marseille, les initiatives précédentes n’ayant pas vraiment réussi. Notre projet a été accepté.

Quelles formes a pris ce projet ?

F.P : Il fallait mettre en place une vraie politique du livre et non seulement un événement annuel, structurer les bibliothèques, les centres sociaux. Pour cela il fallait des moyens ; la Région, la Drac, puis des fondations se sont associées. On a réuni les Rencontres d’Averroès et le festival. De ce fait, les deux structures se complètent : sciences humaines à l’automne et littérature au printemps, avec une programmation attirante.

Quelle est la composition de l’équipe ?

F.P. et N.C. Nous sommes huit à l’année, dont quatre qui se consacrent à l’action culturelle auprès des établissements scolaires pour plusieurs séances dans chaque établissement sur l’année. Nous sommes en lien avec le Rectorat pour le choix des établissements avec la volonté de toucher tous les publics dont les publics empêchés.

Comment expliquez-vous la belle réussite de cette opération ?

F.P. et N.C. D’abord par les relations avec le territoire : Mucem, Drac, Conservatoire, CIPM. Puis le mélange des horizons, le brassage des genres et le travail sur le terrain à l’année. Et on ne reste pas dans l’actu, on parle aussi de livres moins récents et d’auteurs décédés comme cette année avec Calvino et Pessoa.

Ces expériences ont-elles changé votre regard sur le rôle de la littérature auprès des publics ?

F.P. Cette expérience achève de me convaincre que le livre peut toucher au-delà d’un public d’érudits lorsqu’on l’accompagne de manière généreuse pour faire tomber la littérature de son piédestal. Et s’intéresser aux préoccupations quotidiennes, aux thèmes qui secouent notre société. 

CHRIS BOURGUE

Oh les beaux jours ! 
Du 24 au 29 mai
Divers lieux, Marseille
06 13 76 77 05
ohlesbeauxjours.fr 
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