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AccueilScènesGundog : la jeunesse a du chien  

Gundog : la jeunesse a du chien  

En s’emparant du texte de l’auteur anglais Simon Langman, la comédienne Athéna Amara présente, à tout juste 26 ans, sa première mise en scène au Théâtre Joliette. Entretien

Zébuline. C’est votre première mise en scène, comment ce projet a-t-il vu le jour ?  

Athéna Amara : Il y a trois ans, je suis allée taper à la porte de la Friche Belle de Mai pour leur demander comment monter un projet en n’étant personne, et sans argent. Et il y a eu une sorte d’alliance qui s’est faite pour m’aider à créer cette pièce. La compagnie Vol Plané – qui m’a proposé  son dispositif de compagnonnage – puis le Théâtre Joliette et le Pôle art de la scène de la Friche. On s’est tous alliés pour donner jour à ce projet et il est là… c’est fou qu’on y soit arrivé.

Pourquoi avoir choisi ce texte de Simon Langman ?

La première fois que je l’ai lu, c’était à haute voix dans un champ avec mon amie Héloïse Bloch (qui s’occupe des costumes pour la pièce). Il y a quelque chose de très fort qui s’est passé pendant cette lecture, où je me suis identifiée à tous les personnages. Ce texte c’est la rencontre de plusieurs personnes qui traversent des failles personnelles : l’un doit trouver sa place, un autre souhaite quitter son environnement, encore un autre a peur du silence…  Il y a ce sentiment de temps qui passe sans qu’on ait l’impression d’avancer avec lui, en restant en marge en permanence. C’est aussi une sorte de métaphore de la vie : on sait que l’on va mourir, mais on cherche tous le bonheur et notre place. C’est de ça dont parle Gundog.

Athena Amara © N.S.

Il parle aussi de ruralité, un sujet qui vous touche ? 

Oui complètement. J’ai grandi à la campagne, dans les Cévennes, où j’ai vécu jusqu’à mes 17 ans. J’ai eu une relation conflictuelle avec cet environnement. Pendant longtemps, j’ai eu la sensation d’être seule, la même solitude que l’on sent dans la pièce. J’ai grandi avec l’idée qu’il fallait que je parte à Paris, ce que j’ai fait, mais c’était une désillusion totale. Finalement je me suis réconciliée avec ce territoire, et j’ai compris ma place. 

Vous êtes comédienne mais vous signez ici une première mise scène, c’est ce que vous avez envie de faire pour la suite ? 

C’est ma première mise en scène oui, et j’espère en faire d’autres. Mais j’espère aussi ne pas rester cloisonnée. Je veux continuer à jouer, je me forme aussi à la lumière et aux techniques du spectacle, pour appréhender tous les aspects de la création. Avec ma compagnie Cagnard, on prône la pluridisciplinarité, de changer de rôle à chaque fois. La prochaine fois, je serai peut-être aux costumes ou à la lumière.

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR NICOLAS SANTUCCI

Gundog
De Simon Langman, traduit de l’anglais par Gisèle Joly
Du 17 au 22 janvier
Théâtre Joliette, Marseille

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