jeudi 13 novembre 2025
No menu items!
Plus d'infos cliquez ci-dessousspot_img
Plus d'infos cliquez ci-dessousspot_img
AccueilÀ la UneLe sentiment de l’aérien

Le sentiment de l’aérien

Avec Contre-nature, Rachid Ouramdane flirte avec le ciel et l’apaisement. Un an après sa création, la pièce magistrale du directeur du Théâtre national de Chaillot passe enfin à Miramas, Ollioules et Aix-en-Provence

Avec Contre-nature, Rachid Ouramdane flirte avec le ciel et l’apaisement. Un an après sa création, la pièce magistrale du directeur du Théâtre national de Chaillot passe enfin à Miramas, Ollioules et Aix-en-Provence

Rachid Ouramdane a pris en 2021 la direction du Théâtre national de Chaillot, une maison à l’histoire remarquable, où Jean Vilar réinventa le Théâtre national populaire et que Didier Deschamps, directeur précédent, transforma en Théâtre national de la Danse, contemporaine et de création. Rachid Ouramdane, nommé à sa suite par Roselyne Bachelot en pleine crise du Covid, avait pour projet d’en faire le théâtre de la diversité et de l’hospitalité, projet qu’il conduit avec brio, tout en poursuivant son œuvre de chorégraphe avec la Compagnie de Chaillot.

Si celle-ci n’est pas une troupe permanente, les « danseurs-acrobates », comme Rachid Ouramdane les désigne, ont des « parcours hybrides » qui leur permettent d’être à l’aise aussi bien dans les airs qu’au sol. Porteurs, voltigeurs et danseurs fabriquent ensemble une danse-cirque où il s’agit pour les uns de « polir leurs gestes » pour « fabriquer un leurre », afin que les spectateurs « ne comprennent plus qui porte qui et où sont les limites des corps ». Pour les autres, danseurs contemporains pourtant habitués aux acrobaties de la danse contact, il s’agit ici de s’élever plus haut, de tourner plus vite, d’être projeté·es plus loin, de multiplier les portés successifs.

Evocation pudique du deuil

Et la recette fonctionne grâce à la musique apaisée de Jean-Baptiste Julien et la scénographie de Sylvain Giraudeau, faite de projections de visages, de paysages vides, sur des tulles et des fumées. Il s’agit d’évoquer un deuil contre-nature, celui d’un fils, et la pudeur du chorégraphe transforme cette évocation de « la douleur de ceux qui restent » en un voyage vers la douceur d’un souvenir, presque apaisé, où les corps se portent, s’enlacent, confient leur poids aux autres, où les chutes se reçoivent, s’amortissent, permettant l’abandon, construisant la confiance.

Embrassant son sujet, la danse se fait pudique, neutralisant les exploits physiques, pourtant exceptionnels, des interprètes qui semblent abolir la gravité. La fragilité devient une force, le noir du deuil une douce brillance. « On est fait, dit le chorégraphe, des personnes que l’on a connues et qui nous ont quittées ». Les images jaillissent, inattendues, les émotions sortent des brumes et apaisent, comme le peuvent parfois les larmes.

Agnès Freschel

Contre-nature

Rachid Ouramdane

Compagnie de Chaillot

12 novembre

Théâtre La Colonne, Miramas

Scènes & Cinés

14 et 15 novembre

Théâtre de Châteauvallon, Ollioules

Scène nationale Châteauvallon-Liberté

18 novembre

Pavillon Noir, Aix-en-Provence

Centre National Chorégraphique
ARTICLES PROCHES

Abonnement

- Plus d'infos, cliquez ici -spot_img

« Aller vers » : Clémentine Baert présente À te regarder

Depuis le début des années 2000, la comédienne, metteure en scène et autrice Clémentine Baert explore, à travers le théâtre, la danse et la...

La mandoline au cœur d’October Lab

Après deux concerts à Malte et Bolzano (Italie), l’Ensemble Télémaque revient à Marseille pour présenter Les Concertos d’Azur, sixième édition de son October Lab....