Le design durable est au cœur des préoccupations des designers contemporains qui multiplient les pistes de recherches, les expériences techniques, les inventions artistiques. Seconde nature, pour un design durable conçue par le Centre Pompidou, le Centre national des arts plastiques et le Mobilier national restitue leurs réflexions à travers un parcours thématique et 150 œuvres produites par cinquante designers internationaux.
Savoir-faire vernaculaire et innovation technologique
Dans la lignée de Viktor Papenek qui, dès 1971, prônait un design responsable, nombreux sont ceux qui, depuis, font du recyclage le fil rouge de leurs créations. Objets promis au rebut, déclassés, matières polluantes, résidus sont les matériaux de prédilection pour réinventer un autre mode de vie et de consommation. Tels les Pouf digestion de Matali Crasset composés des célèbres sacs Tati en polyéthylène et mousse polyuréthane ou les tiroirs endommagés réutilisés par Tejo Remy dans les années 1990. À l’opposé de cette tendance, l’usage de matières naturelles revient en force comme le Banc Gardening de Jurgen Bey en copeaux d’écorce de résineux, le Banc animali domestici d’Andréa Branzi en branches de bouleau. Et, plus explicite encore, la section « Paysages de l’écodesign » mise en scène par Arthur Hoffner (lauréat du prix du public Design Parade Hyères en 2017) à la manière d’un musée ethnographique où le design devient le porte-parole de la valorisation globale des productions locales. Car la lame de fond qui sévit actuellement, est, justement, le rapprochement entre le savoir-faire artisanal, la nature et l’industrie toujours prompte au marketing. Ce qui suscite notre réserve, d’autant que l’exposition a recours au plastique transparent pour des cartels illisibles et à des climatiseurs dans chaque salle…
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI
Seconde nature, pour un design durable
Jusqu’au 5 novembre
Divers lieux, Toulon
hda-tpm.fr