Il s’en réjouit : « malgré la multiplication des toits-terrasses à Marseille, le succès de celui de la Friche ne se dément pas ». 49 000 personnes ont fréquenté les soirées On Air l’an passé, un chiffre en hausse, souligne le directeur de la Friche La Belle de Mai Alban Corbier-Labasse. Autant, au moins, sont attendues cette année, jusqu’au 6 septembre. Même en comptant le public exonéré d’un droit d’entrée passé à 6 € via le dispositif Ticket Toit : les jeunes de moins de 18 ans, bénéficiaires du RSA et du Minimum vieillesse sont invités, de même que les usagers des structures sociales des environs.
Un moyen pour la Friche de montrer sa solidarité avec les habitants d’un quartier marqué par la précarité économique. « On fait tout ce qu’il nous est possible en terme d’hospitalité », revendiquait Alban Corbier-Labasse lors de la conférence de presse qui annonçait sa programmation estivale : accueillir des artistes réfugiés de Gaza ou des étudiants de l’Université de Mayotte, soutenir SOS Méditerranée… Et même l’élargir aux non-humains, le site de 45 000 m2 ayant vocation à devenir refuge de biodiversité, en renaturant plusieurs de ses espaces.
On Air : Lives et DJ sets

Tous les vendredis et samedis soir de l’été, rendez-vous donc sur le toit-terrasse, avec il est vrai une vue somptueuse sur Marseille, pour écouter de la bonne musique et pique-niquer ou boire un verre. Comme chaque année, une large place est réservée aux structures culturelles résidant à la Friche. Radio Grenouille, en particulier, aux manettes pour plusieurs dates, après avoir donné le coup d’envoi des soirées On Air le 13 juin.
Son ambition : trouver la bande son parfaite des nuits phocéennes, en recourant aux joies de la pop façon Social Dance, à du hip-hop old school envoyé par deux DJettes bouillantes, Cali et Lina, ou encore au raï et chaâbi de Sami Galbi, jusqu’aux inspirations latines et afro-caribéennes de DJ Mystique (25 juillet et 30 août). Le Cabaret Aléatoire va lui aussi chauffer les platines : le 28 juin, avec le collectif de DJing inclusif Move Ur Gambettes, il promet une ambiance bass music-techno-house, et le 26 juillet, Jack de Marseille invite Did Virgo et un artiste surprise.
Mais avant cela, lors de la fête de la musique, le 21 juin, les deux structures s’allient avec l’AMI et Bi:Pole, autres comparses des musiques actuelles à la Friche, pour un live inédit de deux artistes marocains, Syqlone et Mehdi Black Wind, et afin d’accompagner jusqu’au bout votre énergie festive, DJ Kasbah.
Il ne faudra pas rater non plus les dates réservées aux festivals partenaires [que nous retrouvons ailleurs dans le magazine] : les Nuits Métis, le 20 juin, avec le reggaeton de Queen Rima, mais aussi du cirque, des marionnettes et une batucada ; les Suds à Arles, le 27 juin ; L’art attrape et la Mesón (Marc Prepus / Tumulte), le 4 juillet ; Marsatac, le 12 juillet pour une soirée très rap (La Frappe / ADN / Crams) ; ou encore Folks, pour revisiter les musiques traditionnelles, le 8 août. La soirée de clôture de saison se fera le 6 septembre, aux côtés d’une DJ techno, Vanessa M, programmée par le festival Utopia en avant-goût de sa 4e édition.
Sur les cimaises
En dehors des ambiances festives, il y aura de quoi nourrir son regard artistique à la Friche cet été. Si la Surexposition du MauMA s’achève le 15 juin, depuis la fin mai, Le dernier cri a ouvert sa galerie au Belgium Summer, la crème de la scène « undergraphique » belge, à découvrir jusqu’au 24 septembre. Le 27 juin, trois expositions importantes débutent, pour s’achever le 28 septembre.

Tipping Point invite des Belges également : dix artistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles exposent leurs œuvres à Marseille, au côté de deux artistes locales, Amandine Guruceaga et Charlotte Gautier Van Tour. Sur une proposition de Fræme, avec Botanique et l’Iselp, ils ont travaillé sur le point de non retour auquel parvient une société incapable de freiner son hubris. Effondrements écologiques, emballement numérique, polarisation politique… Autant de thèmes qui ne manquent pas dans nos fils d’actualité.
Triangle-Astérides présente de son côté Les mensonges du météorologue, une exposition personnelle de Madison Bycroft. Conçue autour de son film The sauce of all order, elle prend une forme originale : « un environnement terreux qui offre une continuité avec l’image de la taupinière ».
Et enfin, Viens avec moi, en entrée libre dans la galerie de la Salle des machines, est une proposition collective des Ateliers La Fosse et Les Rhizomes. Frédéric Arcos, Mathieu Herreman, Nathalie Hugues et Noémie Privat, tous plasticiens de la Belle de Mai, croisent leurs œuvres sur le thème de la marche, du corps et du geste dans l’espace urbain.
À l’orée de l’été, s’ajouteront l’exposition des diplomé·es 2025 des Beaux Arts de Marseille (vernissage le 29 août), et bien-sûr Art-o-Rama, salon de l’art contemporain, qui rassemblera une centaine d’artistes pour sa 19e édition, du 30 août au 1er septembre.
GAËLLE CLOAREC
Friche La Belle de Mai
Marseille
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