La mobilisation de l’État pour accompagner Marseille vers les transformations nécessaires qui doivent améliorer le quotidien des habitantes et des habitants est salutaire. Elle n’est ni une faveur ni une opération de séduction. À défaut de véritable réparation, elle est un début de rattrapage de décennies d’abandon qui ont fait de la deuxième ville de France un territoire inégalitaire criant. Une cité dont la traversée en transport en commun est un calvaire. Une cité dont les enfants ont froid dans les écoles. Une cité où l’on meurt dans l’effondrement de son immeuble. Les Marseillaises et les Marseillais l’ont bien compris en chassant des édiles qui n’accordaient aucune compassion à la précarité subie par des dizaines de milliers d’entre elleux. Mais c’est loin d’être suffisant et l’État semble l’avoir entendu. À la différence des comités interministériels – sans retombées concrètes – de l’ère Hollande sur l’urgence marseillaise, l’Élysée a sorti le chéquier. Non sans quelques conditions mais il serait malhonnête de ne pas reconnaître l’engagement d’Emmanuel Macron, qu’on ne peut accuser d’une quelconque rancune après la déculottée de ses troupes phocéennes au dernier scrutin municipal. Écoles, transports, habitat, sécurité, économie… et même culture : le plan « Marseille en grand » est plus qu’une chance. Il est le retour tant attendu de l’inscription qui orne le fronton de la Porte d’Aix : « À la République, Marseille reconnaissante ». Cela ne fait plus aucun doute, le président a le béguin pour Marseille. Une passion débordante qu’il a à cœur de transmettre, de répandre autour de lui. On ne sait encore si Christophe Castaner se risquera à débarquer à la présidence du conseil d’administration du Grand port maritime après les réactions peu enthousiastes de la CGT. On sait en revanche que Pierre-Olivier Costa, actuel directeur de cabinet de Brigitte Macron, atterrit à celle du Mucem à la mi-novembre. Marseille, ville ouverte et hospitalière, saura, quoi qu’il arrive, l’accueillir à bras ouvert.
LUDOVIC TOMAS