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Marseille Jazz Collective : « Une alternative au chacun pour soi » 

La jam jazz de plus en plus repérée à Marseille, c’est tous les dimanches au Mélo sur le Cours Julien. L’une des multiples propositions jazz du Marseille Jazz Collective

Groupement de musicien·nes profes- sionnel·les constitué il y a un peu plus d’un an dans la cité phocéenne, le Marseille Jazz Collective propose régulièrement des concerts, jam sessions et ateliers dans plu- sieurs lieux du centre ville. L’occasion pour les pros comme les amateurs·ices de se retrouver et converser musicalement. Entretien avec quatre de ses membres : Tiffany Muzelec (chanteuse), Mehdi Azaiez (guitariste), Amadis (chanteur) et Cathy Escoffier (pianiste).

Zébuline. Qu’est-ce donc que le « Marseille Jazz Collective » ?

Tiffany Muzelec. C’est une union entre musicien·nes qui partagent un véritable amour pour cette musique et qui ont la volonté de le transmettre au plus grand nombre. Se rassembler nous permet de travailler à plus grande échelle, et d’organiser des événements où chacun·e a la place pour exprimer sa personnalité musicale tout en se sentant soutenu·e par le groupe.

Mehdi Azaiez. L’objectif est de renouer d’une part avec une culture de proximité, qui soit à la fois de grande qualité, populaire et accessible. Et d’autre part d’améliorer la visibilité et la diffusion de cette musique en assurant au passage aux musicien·nes les meilleures conditions de travail et de création possibles. 

En quoi ce collectif est-il novateur ?

T.M. Le milieu du jazz a toujours été un milieu très masculin et très compétitif. Nous voulons nous séparer de ces valeurs tout en conservant la tradition du jazz, en particulier la jam session. Le but étant d’encourager les moins expérimenté·e·s à s’intéresser aux codes du jazz et à les comprendre, afin de favoriser l’écoute et le partage. 

M.A. On a démonté beaucoup de lieux communs – il n’y a pas d’audience pour le jazz à Marseille, le jazz c’est pour les vieux, ce n’est pas une musique vivante, il est utopiste d’essayer d’avoir de meilleures conditions pour les musiciens… – ça confirme une évidence : une action groupée et coordonnée est beaucoup plus efficace que celle des mêmes individus agissant en ordre dispersé. 

Cathy Escoffier. Face une réalité économique et sociale de plus en plus difficile, Marseille Jazz Collective propose une alternative concrète au « chacun pour soi ».

Alors le jazz peut-il sauver le monde ? 

T.M. Il invite chacun·e à être dans une démarche d’ouverture d’esprit, de partage et d’expérimentations. C’est une musique populaire par essence, qui rassemble et où chacun peut trouver sa place et exprimer son individualité ! 

M.A. Dans la manière même dont cette musique est imaginée, vécue et exécutée, elle constitue, le temps d’une répétition, d’une jam session, d’une résidence ou d’un concert, autant de tentatives de mise en pratique d’un projet de société idéale. 

C.E. Au-delà de la musique, c’est une application directe de comment on peut envisager la société autrement. En ce sens, le jazz peut sauver le monde. 

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR LAURENT DUSSUTOUR 

Concert + jam session
Le 1er décembre à partir de 20 h Le Mélo, Marseille

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