vendredi 29 mars 2024
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Merzouki contre vents et marée

Malgré des premières scènes réussies, Zéphyr de Mourad Merzouki finit par lasser

Il souffle sur la pièce de Mourad Merzouki un zéphyr moins léger que d’ordinaire. Tantôt brise, tantôt tempête, il emporte les dix interprètes dans un flux et reflux permanent. D’abord en douceur avec un pas de deux sensuel, aux mouvements amples et aériens, avant un tourbillon collectif ravageur. Entre les deux, ils devront combattre les éléments déchainés, jouer collectif pour ne pas se perdre, faire corps contre les assauts du vent produit sur scène par neuf gigantesques turbines. Propulsés, ballottés, anéantis, il leur faudra une volonté de fer pour ne pas se noyer dans ce déluge homérien.

Trop illustratif
Fruit d’une commande du Vendée Globe, le spectacle imaginé durant le confinement par l’actuel directeur du Centre chorégraphique national de Créteil et du Val-de-Marne, suggérait alors une possible échappée belle à l’enfermement et à la solitude. Comme un hymne à la solidarité. Usant du vocabulaire hip-hop mâtiné de danse contemporaine, il entraine ses jeunes danseurs dans une combinaison audacieuse d’envolées et de portés, de glissades au sol, de suspensions et de ralentis, pour évoquer tour à tour le plaisir et la peur, la combattivité mais jamais le renoncement. Tout serait donc merveilleux si Mourad Merzouki avait su distancier son sujet de sa gestuelle, ici auréolée par la composition cinématographique d’Armand Amar et les brumes lumineuses de Yoann Tivoli. Trop illustratif, parfois emphatique, le spectacle finit par lasser, nous abandonnant sur la berge un peu déconfit malgré le plaisir des premières scènes et notre envie de voyager par-delà les océans. Comme dans chacune de ses créations, le chorégraphe laisse le champ libre au public pour se frayer un chemin dans son imaginaire et, dans Zéphyr, s’inventer sa propre odyssée. 

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

Zéphyr a été présenté les 30 septembre et 1er octobre au Carré Sainte-Maxime, le 11 octobre au Théâtre de l’Esplanade à Draguignan et les 13, 14 et 15 octobre à Châteauvallon-scène nationale à Ollioules. Ainsi que le 21 octobre au Théâtre de l’Olivier, à Istres

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