vendredi 26 avril 2024
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Mikado artistique 

Le nouvel opus signé par le compositeur et chef d’orchestre Raoul Lay, Le tournoi des Sixtes, voit le jour sous le chapiteau Circoscène de La Seyne-sur-Mer

Zébuline. En avant-propos vous dites qu’il y a « une envie, un songe, une fantaisie ». 

Raoul Lay. C’est une œuvre imprévue, planifiée nulle part comme telle. C’est le Conservatoire de Toulon qui a fait naître le rêve en me faisant l’honneur d’être son « grand invité » pour le trimestre Transmission #8 après des artistes comme Preljocaj ou Macha Makeïeff. La particularité de ce conservatoire, unique sur la Région est d’être conservatoire de musique, mais aussi de danse, d’art dramatique et de cirque. Multidisciplinaire donc et d’un remarquable niveau ! Pour ma part, j’ai vu cela comme une occasion fantastique de réconcilier les arts de la danse, du jeu, du chant, et du cirque : d’où un projet de création qui fasse travailler toutes ces disciplines. À l’époque – le projet de « grand invité » se prépare depuis deux ans –, j’étais tombé sur un livre d’Octave Santoro, Le tournoi des Sixtes, roman qui met en scène des gamins de collège dans les années 1970 et qui sont impliqués dans un tournoi scolaire de sixte. Il y a le sport, le foot, mais aussi le racisme, un enfant de la classe est noir. J’ai adapté le roman au théâtre en un livret qui j’espère rendra compte de tout cela et permettra la jonction entre les diverses disciplines. 

Vous avez conçu un dispositif les réunissant toutes ?

Je me contente de la partie musicale avec neuf musiciens de l’Ensemble Télémaque et soixante de l’Orchestre symphonique du Conservatoire TPM. Pour la partie chorégraphique, Héla Fattoumi et Éric Lamoureux, qui a aussi été footballeur avant de se consacrer à la danse, du CCN de Belfort, dirigent neufs danseurs (huit filles et un garçon). Carole Errante a accepté de prendre en charge la mise en scène, Thomas Fourneau, la création vidéo afin de convoquer sur le plateau les années 1970. Les danseurs et acteurs sont issus des départements danse et théâtre du Conservatoire. En trait d’union entre tous les éléments de ce multi-opéra, il fallait un coryphée [chef de chœur, ndlr] que j’ai souhaité entre David Bowie et Roger Lanzac, ce sera Agnès Audiffren avec des talons de danseuse flamenco. Pour le final, un fantastique chœur d’enfants s’élèvera. Je garde le mystère sur son apparition… Il n’y a pas de cirque, mais tout de même un chapiteau. On rit beaucoup même s’il s’agit d’une comédie dramatique. Nous sommes impatients et bourrés de trac pour ce mikado qui est en train de se construire. C’est un projet un peu fantasmagorique, j’espère que tout tiendra debout. 

Il y a aussi une dimension de transmission ?

Oui, et c’est très émouvant : il y a des pros mais aussi des élèves en passe de se professionnaliser. L’expérience se transmet. Les comédiens sont confrontés à la danse, à la musique, et pour eux c’est aussi très formateur : il n’y a plus de tour d’ivoire enfermant chacun dans sa discipline. C’est pourquoi transmission et création se mêlent ici fortement. C’est sans doute pour cela que cette création, aidée par la Région et la Ville de Marseille, est labellisée Olympiade culturelle par Paris 2024. 

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR MARYVONNE COLOMBANI

Le tournoi des Sixtes
23 et 24 mars
Chapiteau Circoscène, La Seyne-sur-Mer
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