Le festival Agir pour le vivant, reprend fin août sur ses terres arlésiennes. Une manifestation en résonance avec un concept cher aux auteurs des éditions Actes Sud, qui l’organisent avec l’agence Comuna : « le vivant », pour ne plus dire « la nature », trop longtemps opposée à « la culture » dans nos civilisations occidentales.
Autre notion évoquée : celle du « pluriversel », dont s’empare la pensée décoloniale, pour critiquer l’exploitation de tout ce qui est à sa portée par le capitalisme, de ses origines à nos jours : humains (particulièrement les femmes), comme animaux, sous-sols, forêts, fonds marins… Un processus exponentiel, jusqu’à la situation actuelle catastrophique, avec pour perspective plus si lointaine une Terre rendue invivable, au sens propre, par la surchauffe, la pollution et la bétonisation.
Le plurivers, ce serait donc un monde où l’on prendrait en compte d’autres modes de vie que la prédation sans frein. Par exemple celui des peuples autochtones, sur tous les continents, ou des zadistes, ici.
Pirater l’écologie
Sont notamment invités cette année pour en parler, l’anthropologue américano-colombien Arturo Escobar, connu pour sa critique du développement économique, et Moira Millan, weychafe (guerrière) du peuple mapuche, à l’engagement anti-patriarcal. Ou encore Fatima Ouassak, politologue auteure d’un livre marquant paru récemment aux éditions La Découverte, Pour une écologie pirate, dans lequel elle défend un ancrage des questions environnementales dans les quartiers populaires, pour contrer le climatofascisme.
Plus de 150 intervenants seront présents, lors de multiples tables rondes, assorties de projections, spectacles et expositions. Avec un élargissement des points de rencontre : là où la première édition, en 2020, se déroulait principalement au Méjan, le festival se déploiera sur d’autres sites arlésiens, du Jardin des Alyscamps au Théâtre Antique, en passant par la place Voltaire. Et puisque rien ne vaut, pour défendre la terre et ses occupants, que d’y mettre les pieds, Agir pour le vivant s’achèvera le 27 août sur une balade dans le marais du Vigueirat, assortie d’une lecture d’extraits de Sur la piste animale du philosophe Baptiste Morizot, par la comédienne Clara Hédouin.
GAËLLE CLOAREC
Agir pour le vivant
21 au 27 août
agirpourlevivant.fr