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Quand Ravel rencontre Cézanne

Peinture et musique en harmonie au Musée Granet

Le 22 juillet dernier, le musée Granet d’Aix-en-Provence a ouvert grand ses portes au Festival de Vauvenargues, Ugarit en Provence, pour une soirée unique. Cet événement a offert aux participants une double expérience artistique : la découverte de l’exposition Cézanne au Jas de Bouffan, suivie d’un concert en plein air dans le patio du musée.

Lieu emblématique de la vie du peintre, le Jas de Bouffan fut la demeure familiale de Cézanne pendant de nombreuses années. C’est là, dans cette ancienne bastide du 18 e siècle, qu’il réalisa certaines de ses premières œuvres majeures, inspiré par les paysages alentours, les murs de la maison, les arbres du jardin, ou encore la Sainte-Victoire visible depuis la propriété. L’exposition, riche de 130 œuvres, retrace les liens profonds entre Cézanne et ce lieu fondateur de son parcours artistique. Tableaux originaux, esquisses, lettres et documents d’archives invitent le visiteur à plonger dans l’univers intime de l’artiste.

Modernité

Après l’émotion picturale, le public est convié à prolonger la magie dans le patio, pour un concert sous les étoiles. Le Directeur du Musée Granet, Bruno Ely s’en félicite « Cézanne était le peintre de la modernité. Le programme qui va suivre rend hommage aux compositeurs qui, en musique, ont ouvert les portes de l’ère moderne ».

Crée par le violoniste d’origine syrienne Bilal Alnemr {lire l’entretien ici}, le tout jeune festival de Vauvenargues, prend aujourd’hui toute sa place dans le paysage culturel de la région. Cette soirée musicale a affiché une programmation intimiste et audacieuse. Elle a débuté avec la sonate pour violon et piano de Claude Debussy, duo enlevé entre le violon de Bilal Alnemr et le piano du cubain Jorge Gonzales Buajasan. Ce derniera enchaîné en solo avec unepièce peu connue, dédiée à l’impressionnisme : les Baigneuses au soleil de Déodat de Séverac (1872-1921), comme un écho aux baigneuses de Cézanne exposées à quelques mètres. Puis, dans une fluidité et une aisance absolue, le pianiste a développé les Jeux d’eaux de Maurice Ravel.

Le hautbois à l’honneur

Hommage est rendu à un instrument, le hautbois, rarement mis en avant en dehors des orchestres et défendu par un Gabriel Pidoux virtuose et passionné « Né au 17 e siècle, le hautbois a dû attendre trois siècles pour qu’on lui consacre enfin des partitions », explique-t-il. Il a un grand plaisir à présenter la première pièce : Le poème pour hautbois et piano de Marina Dranishnikova (1929-1994). Écrite en 1953, la pièce, romantique à souhait, aurait été inspirée d’un amour non partagé de la compositrice pour un oboïste de Léningrad. Puis, le musicien enchaîne avec une œuvre pour hautbois solo de Benjamin Britten, composée en 1951 : les 6 métamorphoses après Ovid. Cet exercicede bravoure, qui laisse le public médusé, fait voyager par petites étapes impressionnistes dans le mythe de Pan, Phaéton, Niobe, Bacchus, Narcisse et Arethusa.

Le concert s’est conclu en apothéose avec la Sonate pour violon et violoncelle, (un Luc Dedreuil-Monet magnifique de précision et d’expressivité) œuvre majeure de Maurice Ravel.

ANNE-MARIE THOMAZEAU

Le concert s’est déroulé le 22 juillet au Musée Granet

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