mercredi 5 février 2025
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S.H.A

Dans le cadre des Chroniqu’heureuses proposées par le Nomad’, un groupe de collégiens scolarisés à Edgar Quinet (3ème) se sont essayés à l’exercice du journalisme en amont de leur rencontre avec la chanteuse S.H.A, venue accompagnée de ses musiciens. L’occasion de profiter d'un showcase privé au collège et de poser les questions imaginées en ateliers

Quand et comment avez-vous commencé la musique ? 

S.H.A. Je viens d’un milieu un peu compliqué : j’ai grandi à l’Aide Sociale à l’Enfance, en foyer et en famille d’accueil. Dans ce genre de circuit, on nous dit beaucoup qu’on ne doit pas trop rêver, qu’on doit rester terre à terre. J’ai perdu beaucoup de temps à écouter ce qu’on me disait et ce n’est qu’à 22/23 ans que j’ai dit que je voulais que ce soit mon métier. 

Vous inspirez-vous de cette histoire pour écrire les paroles ? 

Je ne m’inspire que de ça, ce qui n’était pas le cas plus jeune. Je vivais à travers les histoires des autres, j’étais celle à qui on raconte toutes les histoires. Moi, je n’avais pas d’amoureux mais j’écrivais sur les histoires d’amour de mes potes ! [rires]. En sortie d’adolescence et en phase avec mes émotions, j’ai commencé à écrire sur moi vers vingt ans. 

Depuis vos débuts, avez-vous pensé à arrêter ? 

Souvent… Il y a encore six mois ça m’est arrivé après une petite tournée. C’est un métier difficile, vivre en tant qu’artiste. On a le statut d’intermittent, en France, qui le permet. Mais il faut être en phase avec ses émotions pour écrire : sa peur, sa colère, sa tristesse ; et il faut avoir de l’énergie. Penser à arrêter ça te permet de faire le point sur tous les sacrifices que tu fais, tu réalises pourquoi tu le fais et les conséquences que ça a. 

Aujourd’hui, comment vous sentez-vous sur scène ? 

Je pense que c’est l’endroit où je me sens le mieux. Si je fais de la musique, c’est majoritairement pour la scène. Quand on aime ses morceaux et qu’on sait pourquoi on les a écrits, c’est mystique ce qui se passe sur scène. Ce sentiment est incroyable. 

Pourquoi choisissez-vous des ambiances musicales joyeuses pour accompagner des textes souvent tristes ? 

Parce que j’ai été longtemps nostalgique, jeune. J’avais vécu des trucs assez durs, du coup je pensais que je serais triste toute ma vie. Que les trucs que j’avais vécus ne me permettraient jamais d’être très heureuse. J’écoutais moi même des choses très tristes, mon but c’était de pleurer des sons. Ce n’était qu’en étant touchée à ce point là par la musique que je ressentais vraiment le côté fou de la musique. En grandissant, grâce à des amis, des rencontres, des expériences, on prend confiance en soi, on se dit « je ne suis pas juste nulle ». La vie, c’est de l’ombre et de la lumière constamment, ce n’est pas stable, et je voulais que ma musique soit pareille : que tu puisses pleurer en dansant sur mes morceaux, créer des moments de danse comme d’écoute profonde. Ça me ressemble. 

PROPOS RECUEILLIS PAR RIZLAINE, AMANI, ROUWAIDA ET RANIA ET ENTRETIEN RÉALISÉ PAR LUCIE PONTHIEUX BERTRAM

S.H.A en concert
8 mars
Bibliothèque du Panier, dans le cadre du festival Avec le Temps
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