Ils sont quatre comédiens et un batteur. Pour tout décor, la scène de l’Opéra d’Avignon est enveloppée dans un immense drap. C’est avec ce presque rien que Beatriz Brás, Isabelle Caillat, Baptiste Coustenoble et Adama Diop incarnent les travailleurs humanitaires dont les témoignages ont été simplement retranscrits. Sans fioriture. Et le meilleur du théâtre est là, dans ce présent immédiat, cette fiction qui est le réel, cette immédiateté, cette mesure soudaine de l’Impossible. Il y a les pays possibles, et les autres, innommés, où l’on ne peut pas vivre.
« Raconter l’humanité »
Nos yeux s’humidifient lors des histoires les plus dures, et pétillent au récit des anecdotes plus légères. On ne peut être qu’admiratif de ces hommes et ces femmes qui vouent leur vie aux autres. Pour autant, les monologues de chaque comédien explorent leurs doutes, les regrets de décisions aux conséquences vitales, l’état de découragement face à l’impossibilité de changer le monde. Pendant que les comédiens narrent ces histoires de vie, la batterie impose son rythme sourd. Puis se déchaine, tandis que l’espace s’ouvre… Une des plus belles réussites de ce Festival.
Rafael Benabdelmoumene
« Dans la mesure de l’impossible » se produira à Châteauvallon-Liberté, scène nationale de Toulon les 4 et 5 avril 2024.