Le quintet Prejazz a donné un concert samedi soir pour la sortie de leur premier album TKT. Retour sur l’évènement
Voilà maintenant dix ans que le groupe Prejazz tourne, et c’est aujourd’hui qu’ils nous invitent à découvrir leur premier album TKT. Le claviériste, Yannick Chauvin, dont toutes les compositions portent la signature, nous présente l’opus : le titre est pensé comme un SMS qui nous dit de ne pas nous inquiéter, malgré les incertitudes du monde actuel. Le temps d’une soirée, le public est transporté dans cette bulle jazz de musique vivifiante. Sur scène, le groupe réunit Clément Moulin (trompette et bugle), Vincent Tournardre (saxophone ténor et soprano), Yannick Chauvin, Matteo Sgarzi (contrebasse et basse électrique) ainsi que David Sinopoli (batterie). Le premier morceau, The Day After, débute avec une introduction très cinématographique : des roulements de tambours lents et une envolée de notes délicates au clavier qui sonnent comme des carillons, les cuivres jouant une mélodie lente et réflexive. La suite du morceau laisse entendre une batterie texturée et un tempo rapide.
Courbes hypnotiques
Le suivant, TKT and no coffee, fera douter quelques instants le pianiste, qui a perdu son gimmick. Mais le saxophoniste le rassure : « t’inquiète, tu vas le retrouver » … et juste après, le succès est au rendez-vous. Le morceau tourne autour d’une même boucle mélodique et bluesy où le batteur joue des rythmes complexes, cassant le flow avec des accents et des contre-temps qui vont à contre-courant avant de revenir dans le groove de la boucle. My integrity déploie une sonorité nerveuse avec des sons d’alarmes ou de bruitage électronique au clavier, la contrebasse et la batterie utilisent des sons durs avec une ligne de basse qui fait répéter les notes en descendant pour une ambiance presque rock. Le saxophoniste se contorsionne, emporté par l’intensité d’un solo qui emprunte sa sonorité au bebop, et le bugle joue de manière frénétique lors du sien qui fera monter des gammes rapidement. Par la suite, le groupe s’adoucit lors de Forgetting Curve qui s’inspire de la courbe de l’oubli du psychologue Hermann Ebbinghaus. Le batteur utilise un balai de manière circulaire et les cuivres jouent une mélodie hypnotisante, mélancolique et lumineuse à la fois. L’album se termine par Sax Toy qui fait entendre des notes saccadées au saxophone et un solo impressionnant du bassiste, qui joue avec intensité, en y mettant toute son âme. Lors du bis, le groupe interprète Dazed in the maze, un morceau bop aux sonorités latines.
LAVINIA SCOTT
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