samedi 27 avril 2024
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Toutes de queer vêtues

Le festival + de genres de Klap, Maison pour la danse, s’offre un prélude féminin et féministe le 8 mars, avant la plongée dans la fête des corps libérés des assignations genrées

C’est Marion Sage qui ouvrira le bal avec sa conférence-performance Jum’s, développée à partir du numéro de cabaret Le cheval de Fiacre de la danseuse Julia Marcus. Marion Sage a consacré sa thèse à son travail, un numéro créé en France en 1939, alors qu’elle était exilée communiste du IIIe Reich. La performance de Marion Sage a aussi été inspirée par ses expériences en Galicie, où les chevaux vivent à l’état sauvage. Jouant avec l’art du montage, combinant bruits de sabot et archives de l’histoire de la danse, l’artiste fait émerger la figure du cheval – ou plutôt de la jument – et s’interroge sur notre relation à cet animal, d’un point de vue mythologique comme social et politique. 

Accompagnée de trois musiciennes, Maud Pizon investira ensuite la scène avec sa création Cover, un spectacle qui interroge sur le principe de reprise en danse. Pourquoi devrait-on suivre à la lettre les volontés du chorégraphe original, au lieu de prendre des libertés, comme le font les musicien·ne·s quand iels reprennent des morceaux ? Partant d’un corpus de soli dansés, elle expérimente ces possibilités… Un concert du groupe My Imaginary Love viendra finalement clore la soirée, prouvant que les femmes aussi savent jouer du rock indé. 

Place au +

À partir du 14 mars la programmation reste tout aussi féministe, mais s’affirme plus queer, tendance trans. Dans Circé, Mathieu Hocquemiller met en scène quatre corps aux prises avec la déesse de la transformation et de l’hybridation. Il accompagne aussi Violette Guillarme dans son Abîme, une autobiographie féministe où il est question de violence et de réparation.

Le 16 mars la compagnie Essevesse fait danser les Trans et Max Fossati s’interroge sur la filiation masculine. Puis les huit interprètes de Volmir Cordeiro feront exploser leur diversité  au son d’un soubassophone tout à fait brésilien, à la recherche d’un Abri joyeux pour leurs corps exclus des normes patriarcales.

Le 19 mars Baptiste Cazaux cherchera un Break dans la scansion électro tandis que Melissa Guex fera exploser Raiponce, cette princesse enfermée qui attend un charmant pour sa délivrance. Et si elle avait attendu jusqu’à ce qu’elle soit rance et chauve, cette Rapunzel ? 

+ de genre se poursuivra avec Amour .h (le 22 mars) quatuor masculin qui explore la relation amoureuse gay de Gaël Rougegray, puis un duo de Sylvain Riéjou, Je badine avec l’amour, où comment un homme gay perçoit les sempiternelles représentations hétéro du couple amoureux.

Enfin I’ll lick the fog of your skin, installation interactive d’Emmanuel Guillaud, invitera à se perdre dans une forêt de désirs interdits (le 26 mars) tandis que la soirée de clôture (le 29 mars) proposera deux événements : la relecture féministe, queer et racisée de l’histoire de la révolution par Hortense Belhôte ; puis celle de Johanne, plongée vibrante dans l’intimité des corps non binaires enfin libres de leur sensualité : Appetite for the depths, c’est dans les profondeurs des voyages intime que se révèle, souvent, la justesse du sentiment esthétique. 

CHLOÉ MACAIRE ET AGNÈS FRESCHEL

+ de genres
Du 8 au 29 mars
Klap, Maison pour la danse, Marseille
kelemenis.fr
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